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L’immense territoire de Rieux a subi de notables modifications dans son arrondissement au cours des âges, en sorte qu’il est difficile, faute de documents, de donner exactement aux diverses périodes de la féodalité ses délimitations précises. C’est un des plus anciens fiefs de Bretagne, il est au moins le contemporain du comté de Porhoët, on en trouve des traces dans le Cartulaire de Redon dès l’an 867.
Un acte de l’année 1430 [15] permet de reconstituer le fief seigneurial des sires de Rieux à cette époque.
« Premier, le chasteau et forteresse de Rieux avec ses clostures, fossés et doves, jardins, coullombiers, viviers, et autres appartenances desquels chasteau et forteresse les habitants et demeurants de simple estat, hommes dudit sire de Rieux tant en proche que arrière-fief, les paroisses de Rieux, Béganne, Allaire, Fégréac, Peillac, Saint Jacut, Saint Viet, Glénac, Les Fougerêts, Saint Martin, Saint Congard et Saint Gravé débutent le guet et garde et le curage et réparation des doves quand besouyn en est »
Dans le courant du XVe siècle, l’enclave féodale des Rieux s’était encore considérablement accrue. Un pouliné manuscrit, découvert à la Bibliothèque nationale par Aurélien de Courson, nous aide à la rétablir. Ce manuscrit, édité en langue latine, relate la note des bénéfices du Comté de Rieux avec le chiffre de la taxe qui fut imposée à chacun de ces bénéfices de la même année.
Ce manuscrit est de 1516 ; il a été renouvelé en 1626 et 1648.
Les aveux, rendus par la seigneurie de Rieux,16] le confirment pleinement. Ils s’accordent à partager le grand fief de Rieux en deux parties :
Au sud de la Vilaine, les paroisses de Fégréac et d’Assérac,
Au nord de la même rivière, les paroisses de Rieux et Saint-Jean-des-Marais, sa trêve de Béganne, d’Allaire et de Saint-Gorgon, sa trêve de Saint-Jacut, de Saint-Vincent et de Saint-Perreux, sa trêve de Peillac, de Glénac, Les Fougerêts, Saint-Martin et Saint-Gravé.
Ils mentionnent également que la seigneurie de Rieux partageait, avec celle de Malestroit, les paroisses de Pleucadeuc et de Saint-Congard. Elle possédait aussi des pièces de terre à Malansac, dont le reste du territoire relevait de la seigneurie de Rochefort
Le Comté de Rieux, à cause de son immense étendue, avait été divisé en trois sièges de juridictions temporelles : Rieux à Rieux, Rieux à Peillac et Rieux à Fégréac. Cette juridiction était considérée comme supérieure et relevait directement de la sénéchaussée de Ploërmel, cependant les terres de Fégréac et d’Assérac étaient du ressort du Présidial de Nantes.
Parmi tous les aveux rendus par les sieurs de Rieux à la sénéchaussée de Ploërmel (17], nous en citerons un presque en entier, à cause de son importance. Il contient des renseignements fort curieux et très intéressants et donne la relation détaillée de tous les droits féodaux des sires de Rieux.
Au XVIIe siècle, cet aveu fut rendu au roi par messire Henri du Guénégaud de Cozillac, seigneur-marquis de Plancy, comte de Rieux, et passé par et devant M. Dollier, conseiller du Roi et commissaire député, par arrêt du Conseil d’État, pour la réformation des domaines dans le ressort de la Cour royale de Ploërmel, et par-devant écuyer François seigneur de Lézonnet, sénéchal de Ploërmel en date du. 1er avril 1681 Le comté de Rieux, dit-il, relève « en franc et noble fief du roi de France à titre d’hommage et de rachat » et possède des domaines et droits féodaux fort nombreux.
Premier, les châteaux et ville de Rieux, situés sur le nord de la rivière de la Vilaine, auprès de la ville de Redon, château ancien, forteresse, bâti en pierre sur un rocher et une butte de terre, élevé en forme de triangle, revêtu de portes et d’entrées à ponts, cours, douves à l’entour et autres marques de forteresse et fortification, places et jardins, viviers, colombiers et autres appartenances en dehors, contenant le tout ensemble 2 journaux et demi.
Lequel château est maintenant ruineux et non en état, à cause de son antiquité et faute d’habitation des propriétaires.
Il y a dans la ville de Rieux une abbaye de religieux Trinitaires dont ledit seigneur est fondateur et augmentateur, auquel deux voix appartiennent pour l’élection du ministre. Dans la même ville est située la chapelle Saint-Antoine, desservie au dit lieu, un prieuré du dit Rieux, desservi dans l’église de ladite ville.
La chapellenie d’Assérac dépend du même château et elle est desservie dans l’église collégiale de Nantes, aussi la chapellenie de Saint-Roch, près de Rochefort, desservie au lieu où elle est située. Ledit seigneur est fondateur et présentateur de ces chapellenies et y a droit de prééminence et obéissance.
Il en est ainsi pour l’abbaye de Rieux ; le même seigneur a des prééminences honorifiques, enfeus et lisières prohibitifs dans les églises de Rieux, Allaire, Béganne et trêves qui en dépendent.
De plus, il a droit de haute, moyenne et basse justice dans l’étendue de toutes les paroisses qui composent le comté, avec connaissance de tous les cas civils et criminels, prisons, fourches patibulaires élevées, ceps, colliers pour la punition des criminels, droits de déshérences, bâtardises, police, droit d’obliger les seigneurs de Beaulieu et de Villeneuve, en Rieux, de garder les prisonniers condamnés jusqu’à ce qu’ils soient remis en les mains de l’exécuteur de la Haute Justice.
Il y a, dans la ville de Rieux, les halles, l’auditoire, les prisons et un terrain d’environ trois journaux au midi des halles pour faire les foires et marchés.
Dans la même ville, il y a un four banal prohibitif, avec pouvoir d’obliger les habitants à y venir cuire leur pain le mercredi de chaque semaine, il a droit de tenir le marché et c’est un jour d’audience de la juridiction.
Il donne cinq foires chaque année, le mercredi de la semaine de la Passion, le mercredi d’avant la Pentecôte, le mercredi d’avant la Mi-août, le six octobre, foire des Milleries et, à cette foire, les seigneurs de Beaulieu, de Villeneuve, de la Bousselaye et de la Lande, en Rieux, du Vaudequis, en Allaire et les religieux de Rieux doivent chacun un homme noble armé de haut-bergeron, brigandine, épée, dague et cotte de mailles, pour empêcher le désordre et remettre à la justice les malfaiteurs. Lesdits hommes armés sont obligés de prêter serment devant les juges du dit seigneur, de bien se comporter et d’agir en ladite foire, de faire payer la coutume, mais rien au-dessus sous peine d’amendes et de concussion. Le seigneur de la Bousselaye est obligé, tous les ans, de fournir une boîte de fer ou de fort bois pour y mettre les deniers reçus par la coutume. La cinquième foire a lieu le trois novembre.
De plus, dans le pré de Cran, ledit seigneur possède la part dite des 4 quarts de Rieux, le pré Dargantin contenant 4 journaux, les prés de Roru, le pré du Bon-Enfant, le pré des Hommées, Jumelles, etc.
Dans la paroisse d’Allaire, le domaine contenant plusieurs prairies (les parcs de Bocquéreuc). Le rôle noble d’Allaire qui se monte à 10 livres, 4 sols, 2 deniers, 14 boisseaux d’avoine et 7 poules.
Dans Béganne, le domaine de Béganne, contenant le moulin de l’étang et celui de Remoud, plusieurs prairies, champs et le rôle de Rieux contenant 7 frairies et donnant chaque année 52 livres 11 sols 7 deniers, 4 boisseaux d’avoine. Deux paires de frairies sont :
Le rôle noble de Béganne montant chaque année à la somme de 10 livres, 5 sols, 4 deniers.
Dans ces paroisses, le seigneur a droit à un sergent pour ramasser le rôle et ledit sergent, l’année de son office, est exempté de fouage.
Rôle de Glénac et des Fougerêts
Rôle de Peillac
Rôle de Saint-Martin, de Saint-Gravé et de Saint-Congard,
Rôle de Saint-Vincent et de Ressac,
Ledit seigneur a droit d’avoir un sergent receveur dans les paroisses de Saint-Martin, Peillac, Saint-Gravé, Saint-Congard, Les Fougerêts qui, l’année de son service, ne paie pas de fouage.
Dans les mêmes paroisses sont dus, au dit seigneur, les droits de rachat, de prévôt, d’hommages par plusieurs tant nobles que roturiers. Ce sont les suivants :
En la paroisse des Fougerêts,
En Glénac,
En Saint-Martin
En Peillac
En Saint-Vincent,
En Saint-Jacut,
En Saint-Gravé,
En Saint Congard,
Au dit seigneur Comte appartient la terre et seigneurie du Plessix-Limur, située proche de Rieux, appelée la Poterie, dans la paroisse de Rieux, avec son droit de haute, moyenne et basse justice, four banal et autres droits. Laquelle terre et seigneurie du Plessix-Limur a été réunie au comté de Rieux par retrait féodal qui en a été fait par messire du Guénégaud, père du seigneur avouant sur messire de Couétion, conseiller en la cour, qui l’avait acquise par décret judiciel, à la barre de nos seigneurs des Requêtes du Palais. D’abord la maison, et manoir noble du Plessix consistant en deux corps de logis couverts d’ardoises où sont cuisines, salles basses, offices, caves, chambres hautes, antichambres, latrines, cabinet et pavillon, grenier au-dessus, cuisines, boulangerie, la chapelle, jardin d’un journal garni de tourelles, lauriers fuies, grand bois, taillis. Ladite maison du Plessix a droit de recevoir 16 sols et 2 pots de chaque potier marié, des veufs 8 sols, des autres 1 pot par chaque année, 2 corvées, l’une à battre et l’autre à faucher sur chaque homme
La présente déclaration faite par moi, Pierre Ozanneau, avocat au Parlement de Paris, intendant des affaires du dit seigneur avouant, en vertu de procuration expresse et présent devant les notaires royaux de Ploërmel, le 1er avril 1681.
Cet aveu ne mentionne que le rôle rentier noble du comte de Rieux vers la fin du XVIIe siècle. Les sires de Rieux prélevaient encore de nombreux impôts sur les roturiers vivant en leur comté. Leurs fermiers généraux, aidés de leurs procureurs fiscaux et de leurs sénéchaux, établissaient ces rôles, surveillaient la rentrée de ces redevances et en donnaient quittance. Cette sorte d’imposition, appelée taille ou redevance, qui pesait lourdement sur les paysans, était très productive. Nous avons retrouvé aux archives de la famille Noury du Groschêne en Allaire, les quittances de ces redevances payées aux comtes de Rieux pendant plus de deux siècles. Elles sont singulièrement suggestives. [18]
Un acte, très long [19] et très curieux, que j'emprunte à M. de Palys qui l'a analysé dans le bulletin de l'Association Bretonne (1902), cet acte donne l'état complet du domaine de Rieux à cette époque, auquel avait été joint, lors de la ruine des Sourdéac, le château de ce nom. Deux notaires de Ploërmel et Rochefort, accompagnés de M° Minet, procureur de la marquise de Rieux, se rendent dans toutes les paroisses dépendant de la seigneurie pour en prendre possession. Ceux-ci décrivent minutieusement l'état de chaque domaine et surtout les armoiries qui prouvent, dans chaque église, chapelle et manoirs, la suprématie des seigneurs.
Nous voyons d'abord, par ce procès-verbal, que le comte de Rieux était le seigneur fondateur de seize paroisses, que nous avons déjà nommées ailleurs ; c'est un arrondissement superbe de territoires, bornés au sud-est par la Vilaine et, au nord-est, par la rivière d'Oust. Le château de la Forêt-Neuve, « maison de plaisance bâtie par les seigneurs de Rieux pour la commodité de la chasse », et la Forêt Neuve qu'on exploitait en 1761 ; la métairie des Noës en Glénac et celle de la Planchette, le Moulin-Neuf, l'auditoire à Glénac et le château de Sourdéac sans vitres ni fenêtres et le rez-de-chaussée servant d'étables, le pré Vert et le moulin en Cournon, les moulins de Soual et de Hunaud en Carentoir, la métairie de l'Abbaye en Glénac, celle de Branfereuc, le moulin de Choiseul, les étangs d'Hermelin, l'ancien château de la Bouteveillais, etc.
Les droits seigneuriaux étaient très considérables. Le Comte de Rieux était le seigneur fondateur de toutes ces paroisses. Le plus important de ces droits, après ceux de haute moyenne et basse justice, étaient ceux de pêcheries et d'écluses sur la Vilaine, l'Oust et l'Aff, droit de pêche prohibitive depuis Folleux en Béganne jusqu'au pont de Viel de Rays ; à Sourdéac, le droit de péage, de ponts et de pêche prohibitive dans l'Oust et l'Aff et le droit d'obliger les pêcheurs à porter leur poisson au château pour que le seigneur en ait la préférence
Au port et au passage du Port-Corbin en Glénac, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie et les prés en dépendant sont séparés de Bains par les vestiges de l'ancien lit de la rivière à Cournon ; le droit de faire courir la quintaine, le jour de la Quasimodo, sur le bord de la rivière, au poteau que le seigneur de Sixt est obligé de fournir.
Enfin, j'arrive à la partie la plus intéressante de cette longue étude. Le notaire Dumay et le procureur Minet entrent religieusement dans chaque église ou chapelle relevant du comté, sans compter deux ou trois prieurés fondés par les sires de Rieux. II y avait seize églises paroissiales et vingt-trois chapelles. Chaque église de leurs alliances soit en sculpture, soit dans leurs vitraux, pas une qui n'ait son armorial presque complet. C'est toute La Bretagne seigneuriale dont le souvenir était conservé dans ce pays.
Dans l'église de Glenac
Se trouvaient les armes de Quintin, jadis seigneurs de Sourdéac [20], et près de la balustrade « un tombeau de deux pieds et demi de large ; au-dedans de cette balustrade, une pierre tombale avec une inscription gothique que l’on n’a pu lire. »
Dans le bourg de Glénac, on note encore l'existence d'insignes alors disparus depuis un siècle, mais dont la description mérite d'être conservée. Lesdits sieurs Minet nous ayant représenté le procès-verbal de prise de possession de 1671, nous avons remarqué qu'il existait lors un vieux pilier de bois à la maison des sieurs et dame Kerboullard, vis à vis la grande passée du cimetière du côté du nord et un vieil écusson en relief semé de besans, dans lequel était un autre écusson de fer penché (sic) avec cinq besans en sautoir que les officiers et autres personnes présentes avaient dit être l'étalon et la maille des filets de pêche dans toute l'étendue de la seigneurie de Rieux ; et que la galerie de ladite maison était le siège et le lieu dans lequel, de tout temps a immémorial, les juges et officiers des eaux, bois et forêts dans ladite seigneurie avaient coutume de tenir leurs assises et exercer ladite juridiction des eaux, bois et forêts. De fait, nous nous sommes transportés sur le rivage vis-à-vis l'église de Glénac, terrain propre de ladite seigneurie de Rieux. Lesdits sieurs Minet nous ont fait remarquer un « poteau de bois aux armes de Rieux, que les gens présents nous ont dit être l'endroit où les seigneurs de Rieux faisaient de tout temps immémorial courir la quintaine (voir explication) le jour de Saint Léon, patron de la paroisse, par les mariés de l'année .
En Carentoir, enfin, à la chapelle de Fondelienne qui existe encore, Dieu merci, sauvée par son isolement, il existe encore sur la jolie chaire du XVe siècle, heureusement conservée, un écusson, identifié par M. l'abbé Leclair dans son histoire de Carentoir, qui a cru y voir celui de deux familles de petite noblesse du pays, Berruyer et Boisbrassu. Cet écusson, au dire des notaires de 1761, était celui de Rochefort et Bretagne, et la chapelle renfermait de plus l'écusson de Bretagne, Bourbon et Rieux.
Nous voyons d'abord par ce procès-verbal de 1780 que le comte de Rieux était seigneur fondateur de seize paroisses. Rieux, Allaire, Béganne, Saint-Gorgon, Fégréac où se trouvait avec Rieux et Peillac le siège de trois juridictions du comté ; Avessac, Saint-Jacut, Saint-Vincent, Saint-Perreux, Saint-Congard, Saint-Gravé, Saint-Martin, les Fougerêts, Glénac, Sourdéac, Cournon, c'est-à-dire un arrondissement superbe de territoires se touchant, bornés au Sud par la Vilaine, et à l'Est par la rivière d'Oust.
Le domaine proche se composait de quelques manoirs en ruines, plutôt d'immenses prés ou peut-être marais que de fermes en culture[21] à Rieux, avec les ruines du château et son entourage. Il comprenait de vastes prairies aux marais de la Roche, à Roru, à Argandin, Lauvergnac en Cran, à Treffin ; le château en ruines du Plessix-Limur et les métairies de Clémevert, du Bas Plessix ; le moulin à eau de Cleret et à vent de Beauregard ; les prés en rivière de Béganne ; la forêt de Rieux entre Rieux et Allaire ; le pré de Pritel en Fegréac situé dans le pré de la Maréchaussée ; les prés de Saint-Perreux ; la prairie dite de Rieux ; les prés de l'Écluse, du Viel de Rays ; les prés du Hallée, Rouxel, du Pignon, de la Cobade entre les canaux de la rivière d'Oust ; le lieu du Pussoir près Malestroit ; la lande et le pré de la Bosse de Rieux en Saint-Congard ;
Il y avait, en outre, tous les droits ordinaires de péages, bacs et ponts, foires et marchés à Béganne et Saint-Gorgon, le seigneur a le droit de faire jeter, chacun an le lendemain de Noël, une soule en cuir fournie par le dernier marié de la paroisse ; à Avessac, droit de faire tenir une fois l'an les plaids généraux et droit de police à l'assemblée qui se tient le jour de Saint-Pierre; à Peillac, droit d'amputation d'oreilles non autrement décrit dans toutes les paroisses , droits de ceps et potence, de justice à quatre piliers armoriés, connaissance des cas criminels et punition d'iceux, même par fustigation qui s'exerçait autrefois à Peillac depuis une pierre taillée à quatre pans et placée sur le bord du grand chemin au bout de la pièce du Cormir, vis-à-vis de la croix de la Borde, jusqu'à une autre pierre taillée de même façon et placée sous un ormeau au village du Prettable [22].
À Peillac, le seigneur du Plessix devait présenter par ses officiers à ceux de Rieux à Peillac, un pot et un plat pour étalonner les pots et les plats à la mesure de Rieux.
Au port et au passage du Port-Corbin, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie et les prés en dépendant sont séparés de Bains par les vestiges d'un ancien lit de la rivière à Cournon ; enfin, on relate le droit de faire courir la Quintaine, le jour de Quasimodo, sur le bord de la rivière, au poteau que le seigneur de Sixt est obligé de fournir, lequel existait en 1761, mais sans armoiries.
Il y avait aussi le droit très étendu et très curieux que devaient aux seigneurs les potiers de Rieux. Un aveu de 1701 donne des détails circonstanciés sur cette véritable corporation de « chacuns frairiens, habitants et manants en cette frairie de la Poterie ». La frairie était, comme vous le savez, une délimitation territoriale formant comme une famille groupée pour la défense des intérêts temporels et religieux [23]. L'acte analysé [24] nous montre, selon leurs antiques coutumes, les membres de la frairie se réunissant chaque année, le 30 octobre, à la chapelle de la frairie dédiée à Saint-Jean pour rendre aveu au seigneur et s'occuper de leurs intérêts. Tous y sont nommés et l'on trouverait certes encore, aux environs de Rieux, beaucoup de leurs descendants. Ces droits étaient attachés à la seigneurie du Plessix-Limur jointe au comté de Rieux depuis une époque ignorée.
Les habitants de la Poterie avaient le droit privatif de tirer sur les terres de la seigneurie, le sablon, les lizes et les terres propres à faire des pots. S'ils trouvent quelque étranger non usant dudit métier d'ouvrage de poterie à en tirer, ils ont le droit de s'en saisir et de lui faire payer une amende.
En revanche, le seigneur de Rieux a le droit une fois pendant sa vie d'établir un nouveau potier, mais, sauf ce cas, aucun étranger ne sera reçu sans l'assentiment du seigneur et du général des potiers (conseil mi-municipal, mi-de fabrique qui veillait à la conservation des droits de la frairie) et nous montre les libérales institutions qui permettaient aux habitants de défendre leurs droits. Et à son entrée, il devra payer un droit de 30 l. au seigneur, 30 l. au général, et 30 l. pour la chapelle.
Cette chapelle était l'objet de soins vigilants. À chaque fête de Noël, les potiers choisissent l'un d'eux qui, sous le titre d'abbé, doit faire fonction de gardien, la nettoyer, y apporter de l'eau pour faire de l'eau bénite et sonner les cloches à la mort de l'un d'eux pour l'avertir d'aller à l'enterrement. S'il ne le fait pas, amende de 60 sous et un denier.
En retour de leur droit sur la terre du seigneur, les potiers qui ne pouvaient travailler à leur ouvrage du 10 décembre au 1er mars sous peine de 60 sous et un denier d'amende devaient au seigneur 16 sols et 2 pots par chaque mariage, mais chaque veuf et femme veuve et chaque fille ne devaient que 8 sols et un pot payable chaque année, payable le 2 mai sans assignation devant la chapelle Saint-Jacques. On ne parle pas des jeunes garçons ; pourquoi étaient-ils dispensés de ce tribut ?
Pour assurer l'observation de ces règlements et percevoir cette quantité de pots, le comte de Rieux avait droit d'établir chaque année deux revoyeurs et quatre compteurs qui devaient s'assurer que chaque mariage ne faisait chaque jour que trois douzaines de pots et trois pots de plus par enfant, et que « quand les enfants sauront faire des pots, ils n'en pourront faire chacun que douze par jour », sous peine si l'on dépasse cette quantité Il ne faut pas oublier que tout le corps des potiers devait au Seigneur une livre de poivre chaque année. On voit que les vastes cuisines de la cour plénière de Rieux ne devaient pas manquer de vases pour cuire les plantureux repas qui s’y débitaient et que la maladresse habituelle des serviteurs et marmitons était si facilement réparable qu’ils pouvaient briser leur vaisselle sans trop de remords.
Enfin, voici la partie peut-être la plus intéressante et la plus archéologique de cette longue étude. Le notaire Dumay et le procureur Minet entrent religieusement dans chaque église ou chapelle relevant du comté, sans compter deux ou trois prieurés et deux couvents fondés par les seigneurs de Rieux. Comme je l'ai dit, il n'y avait pas moins de seize églises paroissiales et vingt-trois chapelles[25].
Tout le monde connaît les formalités de prise de possession scrupuleusement décrites à chaque fois. S'ils ne les ont pas omises, il a dû être très fatigant pour eux de circuiter chaque pièce de ces immenses marais, d'y pêcher, d'y couper du bois, d'ouvrir tous les appartements et d'y faire du feu. Comme dans chaque église, on fait sa prière et on constate, sans médire de leur vertu, que c'était des oraisons jaculatoires; de même que la réfection prise dans chaque maison où l'on a bu et mangé a dû être aussi un repas jaculatoire, sans quoi les forces de résistance de l'appétit d'un homme de loi ne lui eussent pas suffi à cette lourde besogne.
Sans suivre les notaires dans leurs longues descriptions qui, bien que très intéressantes, deviendraient monotones et nécessiteraient pour le bienveillant auditoire et pour l’auteur, les rafraîchissements et les réfections que prenaient ceux dont on suit les longues pérégrinations, chaque église ou chapelle était constellée d’écussons aux armes de Rieux ou de leurs alliances, soit en sculpture, soit dans les vitraux. Pas une qui n'ait son armorial presque complet, qui nous montre d'abord la quantité prodigieuse de vitraux peints qui ornaient nos églises et qui nous fait suivre la généalogie complète et les royales alliances de l'illustre maison.
C'est toute la Grande France chevaleresque dont le souvenir était ainsi conservé autour de votre ville de Redon.
Naturellement, la visite commença par Rieux : le Recteur se distingue des autres qui se contentent d'assister régulièrement à la prise de possession. François Abhamon témoigne ressentir toute la joie possible à l'entrée des hommes de loi et, au même instant, s'étant revêtu d'un surplis, d'une étole et d'une chape, il fait sonner les cloches et entonne le « Te Deum » dans sa joie de voir revenir dans son sanctuaire le nom de Rieux. Les autres recteurs sont plus calmes et plus indifférents. Les écussons qui décoraient l'église étaient aux vitres et aux murailles de Rieux, écartelés de Bretagne, de Rochefort et d'Harcourt. Disons en passant que la fabrique jouissait, de par les seigneurs de la Bousselaie, d'un droit assez important qui devait remonter à une certaine antiquité.
Le revenu de plusieurs pièces de terre de cette seigneurie devait être employé à l'achat de dix demées de froment pour le pain béni du jour de Pâques et le vin pour les communiants. [26]
Au couvent des Trinitaires, fondé d'abord dans le château, en 1345, par Jean de Rieux, puis transporté dans la ville et où vivaient encore cinq religieux en 1761, il existait deux monuments remarquables. C'était le lieu de sépulture des Seigneurs. Outre les écussons aux vitres et aux murailles, il y avait du côté de l'évangile et à genoux sur un prie-Dieu, un jeune homme, représenté tel, armé de toutes les pièces, ayant un grand manteau d'azur semé de besans d'or et portant à côté date de 1541 et de l'autre côté dudit tabernacle une dame aussi à genoux, avec un grand manteau, avec une inscription antique, à côté de Madame de Rieux (sic) laquelle, par la date de 1541, ne peut être que Suzanne de Bourbon Roche-sur-Yon, mère du jeune seigneur de Rieux représenté de l'autre côté dont on vient de parler, qu'il y a de plus un tombeau à l'entrée du sanctuaire qui, suivant l'inscription gothique qui se lit sur ledit tombeau, est celui de Jean, sire de Rieux [27] et d'Isabelle de Clisson, fondateurs de ladite maison, lequel tombeau était ci-devant élevé et a été aplani pour la commodité du service divin.
Le sieur Minet, ayant représenté au sieur Ministre du couvent qu'étant venu à Rieux, par curiosité, du temps de messire Janotin, son prédécesseur ministre, ledit sieur Janotin lui avait fait voir en ladite vitre du maître-autel un écusson aux armes mi-parties de Rieux et Clisson. Ledit Sieur Ministre actuel est convenu que ledit écusson était dans ladite vitre et a fait voir qu'il y est encore, mais caché par le retable qu'il y a fait faire et a promis de le faire placer en évidence dans ladite vitre [28].
Le château était, comme on le sait, depuis longtemps en ruines. Voici la description qu'en donne le procureur : « Situé sur le bord de la Vilaine, dans lequel nous sommes entrés par les ruines d'icelui, où avons remarqué que c'était anciennement une place forte en forme de triangle sur un rocher, de tout quoi, il ne reste plus en entier qu'une partie d'un vieux donjon tout à fait en ruines, avec une grande porte de pierre de taille, vers Occident, et une porte à côté avec des enclaves de herse, de pont-levis et un pan de murailles dans la douve pour recevoir lesdits pont-levis [29], et le surplus dudit château sont en ruines, sans aucun logement, couvertures ou boisages, lequel est entouré de vieilles douves et fossés dans lesquelles il est tombé plusieurs pans de murailles ».
À l'église d'Allaire, l'écusson de Rieux était accompagné d'un autre aux armes pleines de Rochefort que les Sires de Rieux faisaient mettre rapport (sic) à l'alliance avec Jeanne, héritière de Rochefort. (Ceci est le style de Minet). Dans la chapelle de Saint-Eutrope, à Allaire, existait un souvenir plus glorieux encore : l'écusson mi-parti de Bretagne et d'Amboise qui sont les armes de la duchesse de Bretagne, Françoise d'Amboise, petite-fille de la maison de Rieux par sa mère, Marie de Rieux. Il serait heureux que cette chapelle eût conservé le souvenir de cette douce et pieuse figure.
A Béganne, les armes de Guénégaud, acquéreurs d'avec le duc d'Elboeuf, avaient remplacé celles de Rieux, mais de vieux titres présentés par les notaires prouvaient qu'autrefois, sur des carreaux de bois, les armes de Lorraine mi-parti de Vendôme, existaient près la vitre du grand autel et Rieux et Rochefort en alliance; un autre mi-parti Rieux et Bretagne, plus un vieil écusson chargé de besans en relief et un bélier au-dessous, allusion à la devise « à tout heurt Rieux », et non pas comme dit Ogée, " à toute heure Rieux."
La visite des intersignes de l'abbaye de Redon est particulièrement intéressante parce qu'elle donne la description officielle de l'un de ces beaux vitraux où se trouvaient tant de portraits historiques et qui embellissaient si merveilleusement votre illustre église.
« Les sieurs Minet nous ont fait remarquer dans les rangs d'en bas du vitrage dudit chœur, du côté du Midi, trois grands panneaux de vitre en colonne, séparés chacun par des séparations de pierres de taille, lesquels trois vitrages ou panneaux en colonne sont de verre peint à l'ancienne façon et de couleur encore très vive, excepté environ les deux tiers de chacun desdits panneaux dont le milieu d'iceux ont été détruits et rétablis en verre blanc, et chacun desquels dans les endroits où existe encore le vieux verre, sont bordés d'azur parsemé de bezans d'or qui font le fonds et les pièces de la bannière de Rieux et, dans le bas du panneau du milieu, lesdits sieurs Minet nous auraient fait remarquer un crucifix et dans le bas du panneau qui est à côté vers la nef, un seigneur agenouillé devant ledit crucifix, armé de toutes pièces et sur ladite armure une cotte d'armes fort longue à l'antique couleur azur parsemée de besans d'or et derrière ledit seigneur plusieurs religieux à genoux. Devant ledit crucifix et dans le bas du panneau, vers le maître-autel, une dame à genoux sur un prie-Dieu, ayant sur la tête un cercle en forme de couronne, tel que le portaient autrefois les femmes et filles des seigneurs descendus des maisons souveraines, et sur la cotte ajustée et traînante de ladite dame qui est de couleur azur, sont des besans d'or parsemés. « De plus, nous avons remarqué que Hermengarde d'Anjou, femme d'Allain Ferjean (sic), duc de Bretagne, peinte dans le chœur de ladite église, avait sur la tête une couronne en forme de cercle, pareille à celle qu'ils venaient de nous faire remarquer sur la tête de la dame de Rieux dont nous avons rapporté l'acte [30]. »
Je ne signalerai pas dans chaque cimetière un pilori fort ancien avec un cep et un collier de fer armorié de Rieux.
À Fégréac particulièrement, et sur l'accoudouer du chanceau réservé aux seigneurs de Rieux, leur écusson était accolé d'un autre chargé de fleurs de lis sans nombre [31].
Enfin, les procureurs arrivent au monastère des Camaldules de Roga, à Saint Congard, fondé en 1672 par les seigneurs de Guénégaud, qui pendant près de cent ans avaient possédé Rieux
Il y a là une anomalie inexpliquée, car toute l'église est parsemée d'écussons aux armes des anciens seigneurs, Rieux et alliances, Rieux et Bourbon, Roche-sur-Yon, un autre mi-parti Léon et Rohan, accolé à celui de Rieux, ce qui paraît avec raison, disent les procureurs, être celles de Jeanne de Rohan, épouse en 1442, de François de Rieux. Les tirants de la voûte portent les mêmes insignes. Comment ne trouve-t-on pas dans ce couvent fondé par les Guénégaud, une seule fois, leurs armoiries et, au contraire, les plus antiques alliances de Rieux. Faudrait-il croire que le couvent, fondé en 1672 par les nouveaux possesseurs, avait été installé dans une très ancienne église qu'on aurait donnée aux Camaldules, nouveaux venus ? Il n'y a pas d'autre moyen d'expliquer cette anomalie, et alors qu’elle était cette ancienne église transformée pour une fondation moderne ? Problème posé à ceux d'entre nous qui habitent le pays et le connaissent mieux que quiconque [32].
Aux Fougeretz, « dans la grande vitre du maître-autel, sur le côté de l'évangile, est un écusson aux armes de Bretagne et, à côté d'icelui, en plein milieu de ladite vitre, est un autre écusson écartelé de Bourbon, de Bretagne, de Rohan, d'Harcourt, et, sur le tout, de Rieux. » Ce splendide faisceau d'alliances méritait une mention spéciale.
Sources :
15] Archives du Morbihan, sénéchaussée de Ploërmel, comté de Rieux – Archives du château du Plessis – Limur – Archives de Saint-Gravé – Archives du notaire d’Allaire – Bulletin de l’Association bretonne 1904, deux études intéressantes de M. de Palys –
[16] Archives de la chambre des comptes à Nantes, années 1532 et 1542
[17] Archives de la préfecture de Vannes : Comté de Rieux
[18] Revue Morbihannaise Comté de Rieux par MERLET Pierre
[19] Auteur Merlet
20] Sourdéac était entré dans la maison de Rieux par acquit de Jean de Rieux, d'abord abbé de Prières, puis évêque de Saint-Brieuc jusqu'en 1544, sans être dans les ordres, et enfin époux de Béatrix de Jonchères.
[21] Bien que cette énumération soit assez aride, nous croyons devoir la donner cependant, pour que l'on puisse, à la faveur de ces noms qui doivent exister encore, reconstituer et suivre l'étendue de ces immenses domaines.
[22] On retrouve encore à la même place, me dit-on, au moins l'une de ces pierres.
[23] Cette excellente et fraternelle institution a été étudiée d'une manière complète par notre érudit confrère, le marquis de l’Estourbeillon.
[24] Cet aveu provient encore des archives de M. La Borderie.
[25] Pour faciliter les recherches de ceux qui auraient la curiosité de rechercher dans le pays même, les traces des seigneurs de Rieux, je mets ici la nomenclature de ces chapelles, probablement détruites en grande partie.
En la paroisse de Rieux, chapelles Saint-Antoine, Saint-Julien d'Aucquefer – Saint-Gildas au Val, la chapelle de Tréfin et Saint-Jean de la Poterie.
Paroisse de Béganne : chapelle des Alliers, au port des Alliers et passage de Folleuc ; chapelles de Bon-Réconfort, de Bignac, de St Barnabé, de la Madeleine
Paroisse d'Allaire Saint-Eutrope, Capo. Sainte Barbe, Saint-Joseph des Landes
Paroisse de Fégréac la Madeleine, Saint-Armel, Saint-Joseph et la petite chapelle de Saint-Jacques de la Brorandais, près le pont de Rieux, en la frairie des Henrieux
Paroisse d'Avessac, chapelle du prieuré d'Estival
Paroisse de Saint Vincent ; Saint-Perreuc, actuellement paroisse
Paroisse de St Congard ; N-D de Lorette, chapelle de Kercamper
Paroisse de Pluherlin ; Saint-Roch, près de Rochefort
Paroisse des Fougerais ; chapelle de St Jacob où, sur le linteau de la porte d'entrée, était l'écusson mi-parti Rieux de Bretagne et de chaque côté une tête de bélier.
Paroisse de Glénac, chapelle Saint-Michel
Paroisse de Cournon ; chapelle de la Croix
Paroisse de Carentoir ; chapelle de Fondelienne qui existe encore.
[26] Mémoire pour dame Angélique de Marnière de la Gaudinaye, appelante de sentence rendue dans la juridiction de Rieux, le 19 décembre 1746 ; Rennes, imprimerie de la veuve Garnier, in-folio, 6 pages, et répliques de messire Charles Huchet, comte de la Bédoyère, procureur général du Parlement de Bretagne, et dame Marie-Anne Danycan, son épouse. Signé Varin, Avocat. Infolio, 9 pages
(27)Mort en 1357, à Rieux
[28] M. le recteur de Rieux auquel j'avais écrit pour savoir s'il existait quelques restes de ces magnifiques monuments, n'ayant pas cru devoir me répondre, je les ai visités pendant le Congrès et j'ai eu la douleur de constater la ruine complète de l'église des Trinitaires remplacée par un carré de choux. Même dans l'intérêt de la propriété et du pays, on ne peut trop déplorer ce vandalisme révolutionnaire qui a privé cette paroisse de Rieux du petit bien-être que lui apporteraient certainement les visites des touristes, que de pareils monuments auraient attirés dans le pays, comme le font déjà les ruines du château.
[29] État actuel : la partie seule du vieux donjon très majestueux est encore debout, ainsi que le pan de muraille de la douve destiné à recevoir les pont-levis. Il n'y a plus traces des deux portes, ni des enclaves de herse et de pont-levis. Très difficile à aborder à travers les épais taillis qui l'entourent, la noble ruine a l'air de vouloir voiler sa grandeur déchue sous les rameaux touffus des chênes qu'enlacent de tous côtés les ronces et les épines.
[30] D'après une intéressante étude de M. J. Trévédy, qui sait toujours creuser les questions jusqu'au fond et dont les déductions sont si sûres, et d'après les premières investigations de M. d'Espinay, ancien conseiller à la Cour d'Angers, qui a fourni à notre collègue les éléments de sa savante discussion, ces portraits d'Alain Fergent et d'Ermengarde d'Anjou, conservés à l'abbaye de Redon et publiés par Dom Lobineau et Dom Morice, seraient ceux du duc Pierre II et de Françoise d'Amboise. Le costume est celui du XVe siècle et non du XIIe, et il faut lire dans la brochure de M. Trévédy les arguments irréfutables qu'il ajoute à l'opinion du savant M. d'Espinay.
Portraits d'Alain Fergent et d'Ermengarde par M. D'Espinay et J. Trévédy.
Extrait du Bulletin de la Société archéologique du Finistère. Tirage à part, Quimper, Salaün, 1892.
[31] Je ne vois pas bien à quelle famille attribuer cet écusson Fleur de Lise. A moins que ce ne soit celui de Jean, marquis d'Assérac, époux, vers 1575, de Philippe de Saint-Amadour, comtesse de Guignen, héritière des biens de l'antique maison de Guignen qui portait d'azur semé de fleurs de lis d'argent.
[32] D'après ce que veut bien m'écrire M. Le comte de la Ruée, il n'y a plus rien à Roga que quelques pans de murs couverts de lierre. Rien ne reste de l’église du couvent. Celle de Saint-Congard est une nouvelle bâtisse qui date d'une dizaine d'années. Il n'existe plus rien à Saint-Martin et aux Fougerais. Le souvenir de ces noms illustres eut été bon à conserver dans ce petit bourg perdu et inconnu qu'est le village de Fougerêts. (1000 habitants)
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