Bataille du Mortier -

Bataille du Mortier et Guerre de la Ligue

 

BATAILLE DU MORTIER

 

Bataille

Pour bien comprendre l’histoire de la Bataille des Marais, il faut remonter jusqu’à Clovis. Celui-ci unifia le royaume franc et l’étendit à toute la Gaule hormis la Bretagne et quelques autres provinces. Il épousa Clotilde dont il eut quatre fils qui, à sa mort, se partagèrent le royaume franc :

  • Thierry récupéra la région de Reims
  • Clodomir eut la région d’Orléans ;
  • Childebert se retrouva à Paris ;

Clotaire Ier s’installa dans la région de Soissons. Mais ce dernier récupéra l’héritage de ses frères et régna seul de 558 à 561. Lui, aussi, eut quatre fils qui se repartagèrent le royaume à sa mort :

  • Caribert hérita de Paris ;
  • Gontran s’installa dans la région d’Orléans ;
  • Sigebert se retrouva dans la région de Reims ;
  • Chilpéric Ier eut la région de Soissons.

Des guerres sans merci éclatèrent entre Sigebert et Chilpéric d’une part et entre Sigebert et Gontran de l’autre.

Gontran.

Gontran -

 

Né vers 525, il est le second fils de Clotaire Ier ; à la mort de son père en 561, il devient roi de Bourgogne et d’Orléans jusqu’en 591. En 587, le traité d’Andelot entre Brunehaut et Gontran, délimita les possessions de ce dernier avec celles de son neveu, Childebert II. Ce traité accordait, aux Leudes fidèles, l’entière possession de leurs biens. Les Leudes étaient le nom donné, au temps des Mérovingiens, aux hommes libres qui avaient prêté serment de fidélité au roi. Gontran fut canonisé, il est fêté le 28 mars

 

 

Sigebert.

C’est le troisième fils de Clotaire Ier. Après avoir hérité de la région de Soissons à la mort de son père, il deviendra, par la suite, roi d’Austrasie qui était la partie orientale du royaume franc, c’est-à-dire ce qui allait devenir la Lorraine, l’Alsace, la Sarre et même une partie de la Saxe. Il épouse Brunehaut en 566 ; elle était la fille d’Athénalgide, le roi des Wisigoths d’Espagne et la sœur de Galswinthe. Pendant des années, il luttera contre ses frères Gontran et Chilpéric. Il fut assassiné par ordre de Frédégonde alors qu’il venait de s’emparer de Paris.

Chilpéric Ier.

Né à Soissons, il est le 4e fils de Clotaire Ier ; en 561, il devient roi de Neustrie , qui était la partie occidentale du royaume franc de Clovis. Elle avait pour frontière : au nord, la Manche ; à l’est, l’Austrasie ; au sud, l’Aquitaine et à l’ouest, la Bretagne ; d’ailleurs Neustrie est un mot signifiant royaume de l’ouest.

Il se maria trois fois :

  1. Androvère dont la servante fut Frédégonde qui deviendra la maîtresse de Chilpéric et par la suite, puis sa femme ;
  2. Galswinthe, fille d’Athénalgide, le roi des Wisigoths d’Espagne et sœur de Brunehaut, la future femme de Sigebert ;
  3. Frédégonde qui fit étrangler ou étrangla Galswinthe pour pouvoir épouser Chilpéric Ier ; elle eut pour Brunehaut une haine implacable.

Débauché, vicieux, tyrannique, Chilpéric Ier voua une haine profonde à son frère Sigebert ; celui-ci étant marié à Brunehaut, Chilpéric épousa par dépit Galswinthe, la sœur de Brunehaut qu’il étrangla ou fit étrangler par Frédégonde ; il épousa ensuite cette dernière. Il fut assassiné mystérieusement dans sa ville de Chelles en 584.

Brunehaut.

Mort Brunehaut -

 

Fille d’Athénalgide, roi des Wisigoths d’Espagne et sœur de Galswinthe, l’épouse de Chilpéric Ier, en 566, elle épousera Sigebert, le roi d’Austrasie, puis Mérovée, le fils de Chilpéric Ier. Cette femme est célèbre par sa rivalité tragique avec Frédégonde ; elle engagea, avec cette dernière, une lutte féroce qui ensanglanta l’Austrasie et la Neustrie. Trahie par ses leudes, elle fut livrée par les Grands d’Austrasie à Clotaire II, le fils de sa rivale ; celui-ci, après l’avoir fait promener nue sur un chameau à travers toute l’armée, la fit attacher par les cheveux et par une jambe à la queue d’un cheval emballé qui lui brisa les os pendant sa course. (613)

 

 

 

Frédégonde

FrédegondeChilpéric -. Ancienne servante d’Androvère, la première femme de Chilpéric Ier, elle en devint la maîtresse, puis il l’épousa après avoir étranglé sa deuxième femme.

Ce meurtre fut le prélude des crimes qui marquèrent la rivalité de Frédégonde et de Brunehaut, sœur de Galswinthe. Frédégonde ne recula devant aucun obstacle pour arriver au trône. Ainsi, elle fit assassiner son beau-frère et mit à mort Prétextat, l’archevêque de Rouen.

À la mort de Chilpéric Ier, leur fils Clotaire II étant encore très jeune, elle gouverna la Neustrie. C’est à ce moment qu’elle fut la femme victorieuse de la bataille des Marais de Glénac.

Le crime ne paie pas, a-t-on coutume de dire. Dans le cas de Frédégonde, l’histoire infirme cet axiome sécurisant. Ayant affermi sa régence sur la terreur, elle mourut sereinement dans son lit, non sans avoir fait jurer à son fils Clotaire II d’assouvir sa vengeance contre l’ennemie intime Brunehaut, ce bon fils tint parole seize ans plus tard.

 

 

Beppolène.

Il était le gendre de Félix, évêque de Nantes, gouverneur, pour le roi, d’Angers, de Rennes, de Nantes. Il quitta Frédégonde pour s’attacher au roi Gontran qui le nomma commandant d’une partie de son armée des Francs et qui fut envoyée par lui contre le roi Waroc’h.

Ébrachaire.

Il commandait l’autre partie de l’armée des Francs envoyée par le roi Gontran contre Waroc’h avec qui il fut soupçonné d’intelligence après avoir été gagné par Frédégonde ; il fut disgracié et reçu ordre de ne plus paraitre à la cour

WAROC’H II.

Fils de Maclio, le bouillant Waroc’h II dont la personnalité était telle qu'elle conféra au petit royaume vannetais le nom de son dernier grand monarque, Bro Waroc, devenu par la suite Broëroc, puis Broërec.

Si l’on se rapporte aux récents travaux de Jean Delumeau, Waroc’h mériterait mieux que son image romantique de condottiere celtique accréditée par le "Barzaz Breiz " du vicomte Hersart de la Villemarqué. Il aurait été, en effet, le chef d'une flotte relativement importante, ancrée dans le golfe du Morbihan et possesseur de grandes richesses en métal précieux .

La puissance que pouvaient lui assurer ces atouts expliquerait alors aisément cette soif de reconquête qu'il manifesta toute sa vie durant pour ramener à la Bretagne les territoires occupés par les Francs.

Histoire avant la Bataille des Marais

  • Date : 590
  • Lieu : Vallée de l’Oust
  • Objet : Faire cesser les incursions de Waroc’h en Neustrie.
  • Personnages : Gontran – Frédégonde – Beppolène – Ebrachaire – Waroc’h

Détails de la Bataille du Mortier

Lieux de la bataille -

 

En 590, [2]Waroc’h et les Bretons sévissaient fortement autour des villes de Rennes et de Nantes.

Le Roi Gontran ordonna de mener une armée contre eux. Il mit à sa tête les ducs Beppolène et Ebrachaire ; celui-ci, craignant que, si Beppolène remportait la victoire, il ne lui prit son gouvernement (sa charge), se prit d’inimitié pour lui. Pendant toute la route, ils s’accablèrent de blasphèmes, d’injures et de malédictions. Par le chemin qu’ils parcoururent, ils multiplièrent les incendies, les meurtres, les pillages et autres forfaits. Cependant, ils arrivèrent à la Vilaine ; on pense qu’après avoir pillé Lohéac, Maure et Carentoir, ils se dirigèrent vers l’Oust. Là, ayant détruit les cabanes d’alentour, ils établirent des ponts et ainsi passa toute l’armée. Les chefs francs divisés sur la tactique à suivre se séparèrent. L’Oust semble marqué ici, quelque part entre Glénac et Peillac, comme une limite de l’influence du clergé breton, au sud et des prêtres d’origine gallo-romaine au nord, en conformité avec l’étude d’Erwan Vallérie sur les limites des paroisses.

Un renseignement précieux provient des clercs favorables aux Francs. En effet, un certain prêtre rejoignit alors Beppolène, disant : « Si tu me suis, je te mènerai jusqu’à Waroc’h et je te montrerai les Bretons rassemblés en un seul point. » Au VIe siècle, signalons ce prêtre (37) gallo-romain qui servit de guide au chef franc Beppolen et le conduisit par des chemins détournés, pour surprendre les Bretons unis aux Baїocanes-Saxon (du pays de Bayeux) sous le commandement de Waroch. L’armée franque traversa le territoire de la paroisse actuelle, en se défilant. Son guide connaissait bien le pays.

Entre Glénac et Peillac, la vallée est large et très marécageuse et l’effet de la marée y parvenait alors. Un gué, le plus en aval sur la rivière, permettait le passage. Des camps de terre fortifiés très anciens dont il subsiste certaines traces à La Chaumaille, Limur en Peillac et à Cranhac dominent l’emplacement du gué. Il est possible que ce fût là qu’étaient rassemblés les Bretons. Bien que Grégoire de Tours écrive certainement sous la dictée d’un membre des troupes franques qui sont repassées par Tours après leur déroute, il a pu y avoir une légère inversion dans le témoignage : Beppolène a peut-être obtenu le renseignement du prêtre espion avant de passer l’Oust et décidé de bâtir un pont plutôt que d’utiliser le gué, afin de prendre Waroc’h à revers.

L’armée de Waroc’h fut renforcée par des alliés envoyés par Frédégonde, car elle ordonna aux Saxons de Bayeux d’aller au secours de Waroc’h. Ces auxiliaires eurent les cheveux coupés à la manière des Bretons (ce qui était un usage romain) et les vêtements arrangés de même. Toute cette armée s’est portée au-devant de l’ennemi et campe donc non loin, sur le plateau.

Elle se sent en force, mais les Francs vont bénéficier du renseignement de l’espion Beppolène ; arrivant avec ceux qui ont voulu le suivre, un combat s’engagea sans doute sur le territoire de Peillac. Pendant deux jours, Beppolène tua beaucoup de Bretons et de Saxons. Le troisième jour, les Francs furent repoussés vers le mortier, ce dédale « de voies étroites et de marais, dans lesquels ils furent tués davantage par la boue que par le glaive. »

Ebrachaire, l’autre général, gagné sans doute par Frédégonde, demeura dans l’inaction, sans s’approcher de son collègue et conclut une paix avec Waroc’h. La forte troupe d’Ebrachaire est intacte et se déplace. Grégoire de Tours nous le signale : « Ébrachaire, cependant, atteignit la ville de Vannes. » L’évêque Regalis avait envoyé à sa rencontre ses clercs avec des croix, chantant des psaumes ; ils le conduisirent jusqu’à la ville. Il apparaît que les vétustes remparts gallo-romains de Vannes n’en font pas une cité close ; la moindre garnison aurait empêché les fidèles de l’évêque d’en sortir.

Waroc’h s’occupe alors de mettre à l’abri les coffres où dorment tant d’objets de valeur accumulés et les fait embarquer. « Plusieurs rapportaient ainsi à ce moment-là que Waroc’h, voulant fuir dans les îles avec des navires chargés d’or et d’argent et de ses autres biens, comme les navires avaient gagné la haute mer, le vent s’était levé. » Les navires submergés, les Bretons avaient perdu les richesses qu’ils y avaient mises. » Les îles, ce sont Vindilis, Siata et Arica (Belle-Isle, Houat et Hoedic). Dans ces parages, il est difficile d’être surpris loin d’un abri par l’une de ces tempêtes d’été qui surviennent parfois, surtout au point de perdre une flottille entière. Plus vraisemblablement, une des barques se sera éventrée lors d’un accostage périlleux. Tout porte à croire que Waroc’h en tirera parti pour faire admettre qu’il est dans l’impossibilité de verser un tribut. Il regagne le continent, emportant seulement le coffre bien garni qui servira à apaiser Ebrachaire.

Pendant ce temps, l’armée bretonne, en retour de l’Oust, s’est approchée de Vannes, sans doute dirigée par Canao, fils de Waroc’h. Ébrachaire ne tient pas à subir le sort de Beppolène et se prépare à bâcler un armistice. « Cependant Waroc’h, venant à Ebrachaire, demanda la paix et il donna des otages avec beaucoup de présents, promettant de n’aller jamais contre le bien du roi Gontran ». La commission privée d’Ebrachaire figure parmi les présents. Il s’empresse de l’installer sur une mule bâtée prenant place dans la petite armée qu’il a sélectionnée, avec l’aide de son sbire Wilachaire, en vue d’un retour rapide vers ses terres.

Au cours des négociations, l’évêque Regalis, avec ses clercs et les habitants de sa ville, firent les mêmes serments, disant : ‘‘ Nous ne sommes en rien coupables envers notre seigneur roi et jamais, par orgueil, nous n’avons été contre son bien, mais, placés dans la captivité des Bretons, nous avons été soumis à un joug très sévère. » La paix faite entre Ebrachaire et Waroc’h, celui-ci dit : « Partez maintenant et annoncez que je prendrai soin d’accomplir de bon gré tout ce que m’a ordonné le roi. » Afin que vous ajoutiez foi plus entière à cela, je vous donnerai mon neveu en otage. Et ainsi fit-il et la guerre s’arrêta.

Ébrachaire s’éloigne, abandonnant une partie de ses troupes. Privés des éléments les plus valeureux de ce qui restait de l’armée franque, encombrés des civils fuyant avec eux, ces guerriers délaissés organisent mal leur retraite. Prenant au plus court, ils butent sur la basse Vilaine qu’ils commencent à franchir, mais les hommes valides, les moins valides et les pauvres qui étaient avec ceux-ci, tous ne purent passer à la fois. Comme ils se trouvaient sur les bords du fleuve Vilaine, Waroc’h, oublieux des serments et des otages qu’il avait donnés, envoya Canao, son fils, avec une armée et, ayant pris les hommes qu’il avait trouvés sur le rivage, il les lia. Il tua ceux qui résistaient. Certains qui voulurent passer avec des chevaux furent jetés dans la mer par le cours torrentueux.

 

GUERRE de la LIGUE.

La première moitié du XVe siècle fut plutôt calme du côté de La Gacilly et de Glénac, la rivalité entre la France et Charles-Quint n’ayant pas eu de répercussions guerrières importantes en Bretagne. À l’inverse, la seconde moitié de ce siècle fut beaucoup plus mouvementée que la première avec les guerres de religion et surtout la guerre de la Ligue avec Henri III d’un côté et, de l’autre, Henri de Guise et le duc de Mercœur, gouverneur de la province. Entre 1589 et 1598, la Bretagne fut touchée par les troubles de la Ligue ; c’était une confédération du parti catholique, fondée par le duc de Guise, en 1576, dans le dessin apparent de défendre la religion catholique contre les Calvinistes, mais en réalité pour renverser Henri III et placer les de Guises, chef des ligueurs, sur le trône de France. Henri IV comprit qu’en adjurant le Calvinisme, il mettrait fin à la Ligue.

Duc de Mercœur (1558-1602)

Duc Mercœur Sébastien de Luxembourg, [3]duc de Penthièvre, est gouverneur de la Bretagne en 1564. Participant à la bataille de Saint-Jean d'Angely en 1568, il fut blessé et mourut de ses blessures. Son corps fut porté dans l'église des Cordeliers de Guingamp. Il avait épousé Marie de Beaucaire. Ils eurent Marie de Luxembourg (Lamballe 15-10-1562 - Paris 6-9-1623). En 1579, celle-ci épousa Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, issu de la deuxième branche des Lorraine-Vaudemont, famille ducale de Lorraine et, de ce fait, apparenté aux de Guise.

Sœur de la reine de France, Marie de Luxembourg était duchesse de Penthièvre, descendante de Charles de Blois, l’ancien prétendant au siège ducal ; elle était donc héritière du duché breton ; ayant épousé le duc de Mercœur, celui-ci aspirait au titre ducal, s’attirant ainsi l’amitié des nobles et des roturiers. De plus, il avait une justification pour être nommé gouverneur de Bretagne en 1582, par son beau-frère, le roi de France Henri III. Ce dernier avait en effet épousé la sœur de Mercœur, Louise de Vaudémont. Devenu chef de la Ligue après l'assassinat du duc de Guise en 1588, il eut pour lui la majeure partie de la province, bien que la Bretagne se sentit peu concernée par les mouvements de la Ligue et qu'il ambitionne de restaurer l'ancien duché breton à son profit, faisant fi du pouvoir royal affaibli par les guerres de religion, soutenu par Philippe II d'Espagne, soi-disant contre les protestants, mais surtout contre le roi. À la mort d'Henri III, assassiné le 2 août 1589, il devint alors roi de France, mais les Ligueurs ne reconnurent pas son autorité, car encore protestant à cette époque.

Mercœur était un catholique convaincu, ligueur radical et retors. Son ambition et sa conviction religieuse l'amenèrent bientôt à s'opposer ouvertement à Henri IV. S'ensuivit de 1589 à 1595, une guerre civile confuse en Bretagne. Les habitants de Blavet (ex-Lorient), attachés à la cause royale, repoussèrent les sollicitations des Ligueurs. Le duc de Mercœur vint alors en personne attaquer Blavet. Ses troupes s'épuisèrent en vain sur le retranchement qui fermait l'isthme, de Locmalo au Driasker (la Vieille Tranchée). Toute la population participa héroïquement à la défense de la ville. Mercœur fit alors appel à l'Espagne qui cherchait à profiter des désordres en France avec l'espoir d'obtenir la couronne pour sa fille, arguant du fait qu'Isabelle était petite-fille de Henri II. Philippe II, roi d'Espagne, lui envoya un corps expéditionnaire de 6.000 hommes sous la conduite de don Juan de Aquila.

En octobre 1590, les Espagnols débarquèrent à Saint-Nazaire, se dirigèrent, sur les conseils de Mercœur, vers Blavet et prirent Hennebont. C'est alors que trois ou quatre vaisseaux débarquèrent des soldats du parti de Mercœur dans la ville assiégée. Les habitants, taillés en pièces, sans considération d'âge ni de sexe, se trouvèrent dans l'impossibilité de fuir, n'ayant le choix qu'entre le fil de l'épée ou la noyade. Mercœur fit incendier ce qui restait de la ville, seule la nouvelle église Saint-Pierre échappa aux flammes, puis il offrit la place ruinée aux Espagnols avec qui il avait partie liée. Ces derniers devaient occuper le Blavet huit ans durant.

Il remporta la victoire de Craon sur les troupes d'Henri IV (mai 1592). En 1595, Charles de Cossé-Brissac fut nommé par le roi, lieutenant-général, puis gouverneur de Bretagne et reçut mission de soumettre Mercœur, celui-ci, peu à peu, se trouva acculé et dut faire sa soumission à Henri IV. Il négocia sa reddition contre une forte somme et le mariage de sa fille Françoise avec César, duc de Vendôme, bâtard d'Henri IV, qui deviendra gouverneur de Bretagne.

Mercœur, désireux de mettre sa vie au service de la religion, partit en octobre 1599 combattre les Turcs qui menaçaient d’envahir l’Europe. Nommé généralissime, il ne put vaincre les Ottomans, mais assiégea et prit d’assaut Albe Royale sur la Ranzia. Atteint de la fièvre pourpre, il mourut à Nuremberg, ville protestante, en 1602. Son corps fut ramené en France et inhumé en Lorraine et, selon le vœu du défunt, son cœur fut remis aux capucins de Nantes. Tandis que François de Sales prononçait une vibrante oraison funèbre, en grand apparat, à Notre-Dame de Paris, les protestants, par la voix d’Aubigné, remarquaient que :

« Malheureux aux guerres contre les réformés ».

Mercœur avait combattu les infidèles avec un bonheur non pareil.

 

D’Aumont (1522-1595)

Jean VI d’Aumont - Jean VI d’Aumont, baron d’Estrabonne, comte de Châteauroux, fit ses premières armes en Piémont comme capitaine de cavalerie sous le maréchal de Brissac. La franchise et l’ardeur de son caractère ainsi que sa prestance le firent surnommer « Le franc Gaulois ».

Il fut blessé et fait prisonnier à la Journée de Saint-Quentin et prit ensuite une part active à la guerre civile contre les Huguenots. Il était aux batailles de Saint-Quentin le 10 août 1557, de Dreux le 19 décembre 1562, Moncontour le 3 septembre 1569, au siège de La Rochelle, à la prise de Fontenay-le-Comte le 1er juin 1587, de Mesle et de Lusignan. Le Roi le récompensa en le faisant chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1579 et maréchal de France le 23 décembre de la même année. À la mort d'Henri III, il fut l’un des premiers à se ranger auprès d'Henri IV et à lui jurer fidélité.

Il fut blessé et fait prisonnier à la Journée de Saint-Quentin et prit ensuite une part active à la guerre civile contre les Huguenots. Il était aux batailles de Saint-Quentin le 10 août 1557, de Dreux le 19 décembre 1562, Moncontour le 3 septembre 1569, au siège de La Rochelle, à la prise de Fontenay-le-Comte le 1er juin 1587, de Mesle et de Lusignan. Le Roi le récompensa en le faisant chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1579 et maréchal de France le 23 décembre de la même année. À la mort d'Henri III, il fut l’un des premiers à se ranger auprès d'Henri IV et à lui jurer fidélité.

Il fut envoyé par Henri IV pour rétablir ses affaires dans le Maine après la défaite de ses armes à Craon le 23 mai 1592. Il prit Mayenne le 15 août puis, en 1593, fut pourvu du gouvernement de Bretagne et se consacra à soumettre cette province et à surveiller le Maine.

C'est de là qu'il entama avec quelques Lavallois, Guillaume Le Clerc de Crannes surtout, des négociations qui lui livrèrent la ville où il entra sans résistance le 27 avril 1594. Ayant mis le siège devant le château de Comper, près de Rennes, il fut grièvement blessé par une mousquetade et mourut des suites de ses blessures le 19 août 1595 à l’âge de soixante-treize ans.

BATAILLE DE SOURDEAC.

  • Date 1594
  • Lieu Sourdéac
  • Objet Guerre de la Ligue
  • Personnages Mercœur-Aumont

Château de Sourdéac

 

Château de Sourdéac -

La Gacilly et ses environs furent mêlés de très près à ces luttes parce que Jean de Couëdor, seigneur de La Gacilly et des Bouëxières, (futur château de La Bourdonnaye en Carentoir) prit le parti du duc de Mercœur. Il paya d’ailleurs chèrement son adhésion à ce mouvement catholique romain, son château de Couëtion en Ruffiac fut saccagé et une partie des archives familiales brûlée en 1595 par les troupes se réclamant du roi Henri IV. Bien qu’habitant Paris, il transforma son château des Basses-Bouëxières en garnison de ligueurs. C’est pourquoi maints faits d’armes se sont déroulés autour de La Gacilly ; ils devaient avoir raison du château. Le ligueur Jean de Couëdor devient seigneur de La Gacilly en 1581. Or, dans son château des Basses-Bouëxières, il installa une garnison de ligueurs sous le commandement du capitaine Blaise. Ses troupes attaquèrent sans cesse les armées royales, aidées en cela par des amis espagnols. En 1593, Mercœur convoqua les États à Vannes, René Rolland et Claude de la Landelle, sieurs de la Graë en Peillac, se rendirent sans doute à cette convocation (4). Les environs de Redon furent particulièrement troublés à cause de la résistance de Talhouët, gouverneur de cette ville qui s’était déclaré pour Mercœur. C’est la raison pour laquelle le maréchal d’Aumont, commandant des armées royales, est envoyé dans la région. En février 1594, les ligueurs de Mercœur prennent le château de Comper appartenant à Paul de Coligny, seigneur de Montfort, puis ils descendent sur Redon en passant au manoir de Sourdéac et y commettent de nombreux dégâts. Une troupe d’Anglais, qu’ils traînaient à leur suite comme auxiliaires, s’écarte des bannières du prince et vient rôder sous les murs du château gacilien.

Voir aussi Famillie de Rieux et la guerre de la ligue

sources

  • (2)-Livre Histoire de Bretagne par Jean DELHOMMEAU.-Les Origines de la Bretagne par Léon FLEURIOT.
  • (3)-MORICE, Dom Hyacinthe-« Mémoire pour servir de preuves » (9 mars 1591)- Preuves-Tome.-.GRÉGOIRE, Louis, Thèse de doctorat –« La Guerre de le Ligue » - Guéraud  & Cie- Nantes –1856
  • (4)BSPM 1893 – Famille de la Landelle de la Graë – p. 41- R. de LAIGUE
  • (37)-Bulletin paroissial des Fougerêts mai 1971

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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