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Flore : Le Lin et Chanvre

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Le Lin en Bretagne

Présentation Générale.

Le [2] lin est une plante annuelle des régions tempérées de la famille des Linaceae à fleur bleu et de croissance rapide, sa maturité en ce qui concerne la fibre est présente cents jours après les semailles et sa récolte a lieu environ cent vingt jours après les semailles. Elle est principalement cultivée pour ses fibres, mais aussi pour ses graines oléagineuses. Sa culture se pratique dans le Nord et la Picardie, la Normandie, l’Anjou et la Bretagne. Grâce à son climat maritime, grâce à la diversité de ses sols cultivables, grâce aussi à sa forme topographique de bocage offrant aux tiges frêles de lin et de chanvre des abris naturels contre les vents violents, certaines contrées de la Bretagne présentaient des conditions climatiques favorables à la culture de ces deux plantes. Le lin poussait très bien dans toute la zone littorale de la Bretagne, c’est-à-dire dans toute la ceinture dorée et également dans le bassin de la Vilaine. Le chanvre se cantonnait surtout dans les grasses alluvions de la Vilaine et de ses affluents, l’Oust en particulier. Les graines de lin et de chanvre indigènes étaient de médiocre qualité et s’épuisaient rapidement, principalement celles de lin. Aussi devait-on en faire venir des pays nordiques, des provinces baltiques en particulier. Chaque année, de nombreux bateaux chargés de ces semences accostaient aux quais de Saint-Malo, entre autres, pour décharger leur cargaison de graines ; celles-ci étaient ensuite vendues par les blatiers. La culture de ces deux plantes était longue et difficile. Arrivées à maturité, elles subissaient plusieurs traitements.

Les fibres du lin permettent de faire des cordes, du tissu, ou plus récemment des charges isolantes pour des matériaux de construction. Les graines sont utilisées pour produire de l'huile de lin (pour l'industrie de l'encre et de la peinture) et des aliments pour animaux pour sa richesse en oméga-3

Histoire

Placeholder imagee lin est originaire du Moyen-Orient, Égypte, Perse, etc. Il s'est adapté à de nombreuses régions et changements climatiques. Au néolithique, les communautés du Levant le cultivaient déjà sept mille cinq cents ans avant J-C, avec les premières céréales ainsi que les premiers légumes domestiques ; les graines étaient alors consommées pour leurs qualités nutritives.

On en retrouve trace en Europe, comme en Suisse, qui serait daté de 10 000 avant J-C, puis en France, mais plus récemment dans le secteur de la Mer Morte. Depuis plusieurs millénaires (cités su lacustres du Jura) sous forme de fragments de toile. Les archéologues ont également trouvé des peignes à tisser et à serrer les trames, des pelotes de fils, des aiguilles, des fuseaux de bois utilisés pour le filage du lin. Dans ses applications, les Égyptiens utilisaient, pour leurs momifications, des tissus de lin tellement fins que même nos technologies ne peuvent en reproduire de semblables à ce jour. On a compté 360 brins pour constituer un seul fil et 500 fils au centimètre carré dans un tissu. Plus tard, l'usage du lin gagna les pays du bassin méditerranéen puis le Nord de l'Europe. Le lin offre aussi sa graine pour la fabrication de pain aux céréales, très apprécié dans les pays d'Europe du Nord. C'est Philippe de Girard qui avec son invention au début du XIXe siècle de la machine à filer la fin, permit au nord de la France de devenir l'un des premiers centres de filature industrielle d'Europe.

Fragments de toile de lin trouvés dans le secteur de la Mer Morte

Culture

Le lin est introduit en France par Charlemagne. C'est à partir du XIe siècle que l’utilisation du lin s'y généralise. La tapisserie de Bayeux est l'exemple le plus célèbre de la présence du lin à cette époque. Au XIIIe siècle, sa culture se développe dans les Flandres, la Bretagne et l'Anjou, mais c’est au XVIIe siècle que le lin atteint son apogée. Il rentre alors dans la fabrication des toiles fines de Cambrai, des toiles dites "Bretagne superfine", des dentelles comme celles du point d'Alençon, des blouses, des mouchoirs sont réalisés avec une finesse difficilement égalée à ce jour.

Les surfaces cultivées atteignent 300 000 ha avec un rendement de 600 kg de fibres par hectare. Au XIXe siècle, la filature et le tissage entrent dans l'ère de l'industrialisation. En France les petits lots produits par les fermes ne conviennent plus aux industriels, car les qualités sont très disparates et les méthodes de ramassage ne sont pas identiques suivant chacune des régions françaises ; de ce fait, les surfaces cultivées de lin chutent à 100 000 hectares. Ce déclin est accentué par l'utilisation intensive du coton. La production française ne sera plus que de 20 000 ha avant 1945. Après la seconde guerre mondiale, l'arrivée en France d'agriculteurs belges relancera la culture du lin pour atteindre 50 000 ha. Les décennies suivantes verront l'apparition de la mécanisation agricole, de la création variétale, du perfectionnement du teillage. Aujourd'hui, la culture et la transformation se sont industrialisées, le lin n'en a pas perdu pour autant son caractère noble et naturel, alliant tradition et modernité.

D'une culture délicate, car très rapide environ quatre mois, cette courte période végétative rend difficile tout rattrapage en cas d'incident (mauvaise levée, conditions climatiques défavorables). Le lin doit pousser suffisamment pour avoir un rendement satisfaisant, mais pas trop sinon, il est trop fin. Le lin est une des rares fibres textiles végétales européennes. Elle a la particularité d'être une fibre longue (plusieurs dizaines de centimètres), par rapport aux fibres courtes (le coton) ou moyennes (la laine), grâce à son mode de culture. Les semis sont denses de façon à obtenir des tiges droites et peu ramifiées de 0,50 à 1,20 m (jusqu'à 2 m sur les bords du Nil). Les cultivateurs craignent le phénomène de « verse » par temps d'orage, car plus il grandit, plus il devient sensible ; quelques fois, pour limiter sa croissance et favoriser la solidité des fibres, sont utilisés des produits chimiques appelés « régulateurs ».

Le lin, ayant une racine pivot, doit être planté dans une terre finement préparée. Cette préparation sur le sol est très importante, car elle sera gageuse de la qualité de la fibre, puis les semis nécessitent des conditions climatiques optimales et un réel savoir-faire de la part de l'agriculteur. Le lin est une plante exigeante pour les terres, d'autant plus que toute la plante, racine comprise, est récoltée, retirant alors beaucoup de matières organiques hors des champs.

La rotation ; sur les parcelles cultivables pour le lin doit donc être très lente ; il faudra au minimum entre 5 à 6 ans entre deux cultures pour permettre au sol de se régénérer, ce qui n'était pas le cas pour la vallée du Nil qui était approvisionnée par les sédiments et alluvions de ce dernier quand il était une fois par an en cru, ses sédiments régénéraient le sol de façon systématique.

La floraison intervient autour du 15 juin, les champs se parent alors d'une subtile couleur bleue pendant à peu près une semaine. Les fibres ont alors atteint leur longueur maximale. Les capsules contenant les graines vont se former au cours des 15 jours suivant la floraison.

La récolte commence vers le 15 Juillet, les lins vont d'abord être arrachés, le travail est pénible, car il se fait à la main. Les poignées de lin arrachées sont couchées sur le sol, ce qui préserve ses fibres les plus longues et déposées au sol sous forme d'andains. En fonction des conditions climatiques, des caractéristiques des lins semés et des parcelles, les lins vont rester au sol entre 2 semaines et 2 mois pour le rouissage. Favorisée par l'alternance de la pluie et du soleil, une action enzymatique dégrade les pectines qui lient les fibres à la paille. Les ligniculteurs vont alors retourner les pailles en cours de rouissage pour obtenir un résultat homogène.

Situation économique.

L'Europe est le premier producteur de fibres de lin au monde, avec 2/3 de la production mondiale, cultivé sur environ 110 000 ha (chiffres de 2006/2007). En France, sa culture est pratiquée depuis la frontière belge jusqu'à la plaine de Caen.

Le lin cultivé en Europe est reconnu comme le meilleur du monde. Cette excellence est le fruit de la réunion de trois facteurs bénéfiques :

Biotechnologie

. Numéro 1 sur l'échelle de la reconquête pour un développement durable le lin européen est écologique : le lin requiert cinq fois moins de produits additionnels comme pesticides (engrais, activateurs ou retardateurs de croissance) que le coton, en particulier parce que sa culture est rotative et donc n'épuise pas les sols. Et, comme pour les meilleurs vins, aucune irrigation n'intervient dans sa croissance. La transformation de la plante en fibre respecte l'environnement : contrairement aux fibres artificielles, là nous n'avons pas besoin ni d'énergie ni de solvants pour transformer le produit initial en fibre. Le procédé de transformation s’effectuera par la méthode dite du rouissage.

 

 

 

 

 

 

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