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C’est la première opération dans le traitement du lin et du chanvre. Ce procédé naturel est destiné à favoriser l'extraction des fibres de la tige de ces plantes. Le rouissage est la dissociation des parties fibreuses de la plante en éliminant la pectose qui soude les fibres (filasse) de la partie ligneuse sous l'action combinée du soleil et de la pluie. Le rouissage nécessite suffisamment d'eau pour que la sève et les résines qui collent les fibres entre elles disparaissent, mais pas trop pour que les fibres soient intactes. Cette opération est très importante dans la production de lin. Elle fait en grande partie la qualité du lin.
Arrêté préfectorale du 18 mai 1910 est raporté
Commune de Glénac : Sur une longueur de 200 mètres en aval du port de Roche et sur une longueur de 400mètres en aval du village de la GRIONAIS
Il existe plusieurs techniques de rouissage :
Traditionnellement, en Belgique et en France, le rouissage s'effectuait en rivière où l'on faisait tremper les bottes, donnant à l'eau une couleur rousse et une odeur nauséabonde provoquées par la décomposition bactérienne. Certains seigneurs, alors propriétaires des cours d’eau, interdisaient ce traitement sous prétexte que cela encombrait les rivières et faisait périr le poisson. De même, les meuniers n’appréciaient pas non plus cette opération de rouissage, car certains paquets de tiges, les tourelles, s’en allaient au fil de l’eau et bouchaient les rigoles d’alimentation en eau des moulins. Plus tard, les autorités administratives, les préfets entre autres, prirent des arrêtés pour réglementer ce procédé.
Cette technique, très ancienne, consistait à tremper les paquets de tiges dans une cuve remplie d’eau. Ce rouissage a quasiment disparu depuis les années 1980. Ce rouissage donnait une toile plus blanche et un résultat moins aléatoire que le rouissage à l'air, sur champ, (voir ci-après).
En Bretagne, la cuve était remplacée par un bassin, appelé routoir (poul-in en breton) ; les bassins étaient bâtis en pierres sèches maçonnées avec de la terre, disposant d'un fond pavé ou utilisant directement la roche mère. Le bassin était rempli de bottes de lin sur lequel on disposait des planches. Des galets étaient ensuite posés dessus. L'eau pénétrait ensuite et stagnait pendant 2 à 3 semaines. L'eau prenait une couleur jaunâtre et dégageait une odeur nauséabonde et nocive. Les bassins étaient situés près d'une source, mais restaient éloignés des habitations du fait de l'odeur pestilentielle dégagée. Les odeurs incommodaient non seulement les habitants, mais aussi les animaux. Cette technique a été interdite par l'Union Européenne pour des raisons environnementales.
Ce procédé consistait à laisser le lin dans le champ pour bénéficier d’un juste dosage de pluie et de soleil pendant plusieurs semaines. Le lin ou le chanvre avaient ainsi des « crus » en fonction de la météo et des nuances propres à chaque terroir. C’était une technique plus simple que les deux précédentes, mais elle demandait malgré tout un travail certain. Tributaire de la météorologie, le ligniculteur doit être particulièrement vigilant sur cette dernière pour amener à bien sa récolte avec la meilleure qualité. Si le lin est trop roui c'est-à-dire grillé plutôt que séché, il est brut dans le champ (obligatoire, car les fibres, pourrissant difficilement et donc lentement, favorisent des maladies pour la culture suivante). Si le lin n'est pas assez roui, il est invendable. A la fin du rouissage, lorsque les pailles sont suffisamment sèches, elles vont être enroulées puis elles seront stockées à l'abri avant leur passage au teillage pour séparer les pailles et la fibre. Pour le chanvre, le séchage s’appelait le hâlage
. Un autre élément est à prendre en compte : le vent ; il est encore un ennemi après l'arrachage du lin, durant le rouissage, car, quand il souffle trop fort, la récolte se retrouve en paquets désorganisés et tous emmêlés en bout de champ. De la préparation du sol à la récolte, ce produit naturel est décidément très dur à domestiquer sous vigilance accrue. Toutes ces difficultés expliquent la disparité de cette production et, de ce fait, s'autolimite à certaines régions et très hétérogène d'une parcelle à l'autre, un orage localisé suffit pour changer la qualité.
Comme pour le vin, on parle souvent de cru et de terroir ; pour le lin, c'est la même chose. La forte probabilité d'une mauvaise récolte est donc permanente et n'incite pas vraiment l'agriculteur à franchir le pas, on parle bien souvent d'une bonne récolte, une fois tous les 10 ans. Le cas contraire est plus souvent présent avec la possibilité de la perdre jusqu'au dernier moment ; une culture peu intéressante, vous diront certains agriculteurs, d'un point de vue purement économique. Par contre, le lin est une tête de culture qui permet une terre de meilleure qualité pour avoir de meilleures récoltes sur des plantes plus faciles.
C’est la deuxième opération du traitement du lin et du chanvre. Elle avait pour but de briser, de broyer les tiges afin d’en extraire les fibres, c’est à dire que la partie extérieure de la tige, appelée le bois ou anas. était séparée de la partie centrale contenant les fibres. Avant de commencer l’opération, on avait pris soin de retirer les graines qui servaient de semence pour les cultures suivantes
Le teillage à la main
Le mot vient de Tilleul. Le Teil est un instrument manuel à levier qui était utilisé pour briser le bois et extraire les fibres. Suivant les régions, cet instrument s’appelait aussi la broie (de broyer) ou encore la macque, d’où le terme de « macquer » le lin ou le chanvre.
C’était le procédé courant pour séparer la fibre textile de la « chévenotte », c’est-à-dire la partie ligneuse de la plante qui subsiste après qu’on ait enlevé la filase.
Le peignage de la filasse est la troisième transformation du lin. C’est la préparation du lin ou du chanvre teillé en vue de la filature. Cette opération était destinée à faire tomber les parties grossières qui donnaient l’étoupe utilisée pour le calfatage des bordés et des ponts en bois des bateaux. Ce travail devait être le plus régulier possible pour que le peignage se réalise dans de bonnes conditions. Puis les faisceaux de fibres sont divisés et parallélisés
Il était effectué au moyen du rouet ou du fuseau. C’était le travail des jeunes filles et des femmes.
Pour donner des vêtements tels : que tailleur, chemisier, jupe pour les femmes et veste, costume ou chemise pour les hommes. C'est avec le fil de lin que l'on fabrique les plus belles toiles et les dentelles. Le meilleur lin est doux, liant, fort et luisant.
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