Panoramique

 

Faune des Marais de Glénac : les Poissons

Les Poissons Migrateurs

En [1] raison de la proximité de l'Océan Atlantique, la Vilaine aval et ses affluents ont de tout temps vu la présence d'espèces migratrices amphihalines qui, après avoir passé une partie de leur vie en mer, rejoignent nos rivières pour s'y reproduire. Ces espèces, ce sont l'anguille (Anguilla anguilla), la lamproie marine (Petromyzon marinus], l'alose (Alosa alosa), le saumon atlantique (Salmo salar), la truite de mer (Salmo truffaf. truffa), le mulet (Liza ramada) et le flet (Platichthys flesus). Malheureusement, ces poissons migrateurs ont bien failli disparaître du bassin de la Vilaine. Les travaux de canalisation réalisés notamment sur la Vilaine et sur l'Oust ont détruit des zones de frayères et la construction du barrage d'Arzal au niveau de l'estuaire, en 1970, a également contribué au déclin de ces espèces en entravant leur remontée vers les lieux de reproduction. À cela s'ajoutent aussi les multiples pollutions chimiques des rivières. Les populations d'anguilles ont alors considérablement régressé. Les aloses n'étaient plus observées en amont du barrage et, pour les salmonidés, leur présence n'était que très rarement signalée. En 1996, une passe à poissons équipée d'un système de vidéo-comptage et d'un piège à civelles a été installée au niveau du barrage d'Arzal, permettant ainsi de rétablir la communication entre le milieu marin et fluvial et donnant à ces espèces amphihalines la possibilité d'atteindre certaines de leurs frayères. Un suivi de ces migrations est aujourd'hui mis en place grâce à cette passe, mais aussi par l'étude des zones de reproduction, les déclarations de capture des pêcheurs et leurs observations.

L’Anguille

Anguille -

On a ainsi pu constater que l'anguille, espèce emblématique des Marais de Redon, bien que présente sur l'ensemble du bassin, est en forte régression depuis une vingtaine d'années. Cette diminution, due entre autres à la pêche des civelles, aux barrages et aux maladies (parasitose), se ressent en particulier en amont du bassin. Quant aux salmonidés, saumon atlantique et truite de mer, après avoir pratiquement disparu suite à la construction du barrage d'Arzal, des individus sont maintenant régulièrement observés sur le bassin de la Vilaine depuis la construction de la passe à poissons.

Le Saumon Atlantique

Saumon es zones de reproduction accessibles pour le saumon atlantique se situent sur certains affluents de la Vilaine et de l'Oust : la Claie, l'Arz, le Trévelo et le ruisseau de Pesle, sur lesquels des juvéniles (tacons) ont été recensés lors de pêches électriques. Actuellement, il est impossible pour le saumon de remonter plus haut sur l'Oust, le point de blocage se situant au barrage de Foveno, sur la commune de Saint-Congard. Celui-ci n'est pas équipé de dispositif de franchissement comme les 5 barrages existant en aval. À ce jour, de nombreuses frayères restent inaccessibles, en raison d’anciens barrages de moulins qui jalonnent les affluents de la Vilaine et de l'Oust. L'Oust présente d'ailleurs le plus gros potentiel pour la reproduction. Le stock actuel, trop faible, ne permet pas d'autoriser les prélèvements par la pêche.

La Truite de Mer

Truite de Mer- Histoire de GlénacLa truite de mer est une espèce méconnue, ce qui entraîne de fréquentes confusions des adultes avec le saumon et des juvéniles avec la truite Fario. Sur le bassin de la Vilaine, elle fréquente les mêmes secteurs que le saumon et ses zones de frayères sont identiques. Quelques gros sujets, de taille supérieure à 70 cm, ont été capturés ou observés lors de franchissement de barrages. L'analyse du vidéo-comptage réalisé à la passe à poisson d'Arzal semble indiquer que la population est plus importante que celle du saumon.

 

La Lamproie Marine

Lamproie

L'aire de répartition de la lamproie marine s'est fortement réduite depuis le XIX siècle, en raison de la construction de nombreux barrages. D'autres facteurs, comme l'extraction de granulats ou le colmatage du lit lié aux activités humaines, sont également responsables. Enfin, la durée de la phase larvaire rend l'espèce particulièrement vulnérable, notamment vis-à-vis des polluants susceptibles de s'accumuler dans les sédiments, qui constituent son habitat à ce moment-là de sa vie.

a construction du barrage d'Arzal a constitué un véritable verrou pour la migration des espèces amphihalines. Grâce à un comportement opportuniste, certaines lamproies franchissaient toutefois l'ouvrage lors d'éclusées ou de certaines configurations du vannage. La réalisation de passes à poissons à Arzal en 1996, puis sur l'Oust (5 ouvrages) et l'Arz (2 ouvrages) permet actuellement aux géniteurs de regagner des zones de frayères autrefois inaccessibles. On trouve les frayères de lamproie marine, sur des faciès à écoulement logique. La lamproie marine fait l'objet depuis 1996 d'un suivi par vidéo-comptage au barrage d'Arzal (Institut d'aménagement de la Vilaine) et par comptage des frayères (Conseil supérieur de la pêche). Certaines années, des conditions hydrauliques exceptionnelles lors de la migration permettent aux géniteurs de rejoindre des zones de frayères situées en amont des points de blocages habituels. L'année 2001 constitue actuellement la référence en ce qui concerne les limites amont atteintes.

Actuellement, les principales zones de frayères sont localisées sur :

Une poursuite du programme d'accès ou de reconquête des frayères ne peut que favoriser la dynamique de l'espèce sur le bassin de Vilaine.

L'espèce est classée "espèce vulnérable" en Europe et en France. Elle figure également à l'annexe III de la convention de Berne et II de la directive Habitats – Faune – Flore. Les zones de frayères peuvent bénéficier de mesures de protection dans le cadre d'arrêtés de biotopes.

Les espèces d’eau vive

poissons

On y trouve cependant quelques espèces d'eau vive, telles que le chevaine (Leuciscus cephalus) et la vandoise (Leuciscus leuciscus) qui appartiennent à la famille des Cyprinidés et la loche franche (Nemacheilus barbatu lus).

Par contre, l'habitat est moins favorable au goujon (Gobio gobio) qui fréquente de préférence les zones sableuses ou limoneuses des berges. La présence du vairon (Phoxinus, phoxinus) sur certains habitats, comme les végétaux en berge, est probable, mais n'a pas été attestée. Le Spirlin (Alburnoides bipunctatus) a été identifié à deux reprises sur la Claie, mais sa présence doit être considérée comme exceptionnelle.

Des espèces plus rares

La grémille (Gymnocephalus cernua) est une espèce discrète, elle est présente sur l'ensemble des eaux calmes du bassin. La présence de la gambusie (Gambusia affinis), espèce d'Amérique du Nord, est attestée sur le Canal de Nantes à Brest à Saint-Nicolas-de-Redon. La loche franche (Nemacheilus barbatulus) est localement présente sur le même type d'habitat que le goujon. Quant à l'épînoche (Gasterosteus aculeatus), elle est présente principalement dans les annexes hydrauliques et dans les fossés des marais. Il existe peu de données sur l'épinochette.

Les Espèces d’eau calme

Pour les poissons d'eau calme, on pourra observer le gardon (Rutilus rutilus), le rotengle (Scardinius erythrophtalmus), l'ablette (Alburnus alburnus), la brème commune (Abramis brama) et bordelière (Blicca bjoerkna), la carpe (Cyprinus carpio) et la tanche (Tinca tinca). Les conditions rencontrées sur la Vilaine aval et ses affluents sont plus ou moins favorables à ces espèces. En effet, la réduction des zones de marais, par exemple, ne favorise ni la tanche, ni la carpe. D'autres, comme la brème commune, semblent trouver dans les eaux eutrophisées les conditions adéquates pour son bon développement.

On pourra remarquer l’absence de certains Cyprinidés communs en France, comme l’hotu (Chondrostoma nasus) ou le barbeau (Barbus barbus). Cela peut s'expliquer par le fait qu'avant la construction du Canal de Nantes à Brest, la Vilaine était, comme la plupart des cours d'eau bretons, isolée des autres grands bassins hydrographiques français.

Face à ces espèces, il en existe d'autres qui, suite à leur introduction sur notre territoire, sont aujourd'hui classées comme susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques. C'est notamment le cas de la perche soleil (Lepomotis gibbosus) et du poisson chat (Ictalurus melas), espèces que l'on retrouve dans les marais de Redon et de Vilaine. L'écrevisse américaine (Orconectes limosus) est également présente. L'écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) a été identifiée en 2005 sur le Mortier de Glénac (Conseil supérieur de la pêche). Cette espèce invasive risque de se développer rapidement au dépend de l'écrevisse américaine.

Eau calme-

 

Les Carnassiers

 

Le Brochet

Brochet  Le brochet (Esox lucius) est aujourd'hui en forte régression sur le bassin de la Vilaine. Son mode de reproduction nécessite d'avoir accès à des annexes hydrauliques ou à des prairies inondées, de façon à pouvoir déposer sa ponte sur une végétation aquatique faiblement immergée. Or, à l'heure actuelle, sur la Vilaine et sur l'Oust, la réduction des zones de débordement et les durées de submersion plus ou moins favorables rendent sa reproduction plus difficile. Par ailleurs, les marais de Redon et de Vilaine connaissent dans certains secteurs un phénomène d'envahissement par des plantes aquatiques exotiques, telles que la Jussie, le. Myriophylle du Brésil et l'Élodée dense. Ces plantes colonisent les frayères, les rendant inutilisables pour le brochet.

Dans un milieu peu perturbé, l'introduction de nouvelles espèces de poissons carnassiers a généralement peu d'impact sur les espèces en place. Dans le cas de la Vilaine, on a assisté au développement du sandre, puis plus récemment du silure glane. Le brochet est peu vulnérable à la prédation, car les stades juvéniles sont protégés dans la végétation. De plus, le brochet se nourrit préférentiellement dans les eaux peu profondes, alors que le sandre et le silure sont plutôt adaptés à une prédation dans les eaux plus profondes et turbides. Si actuellement le développement de ces espèces semble se faire aux dépens du brochet, c'est principalement en raison des pertes de zones de frayères et de l'eutrophisation. Les nouvelles espèces sont mieux adaptées à un tel milieu et sont par ailleurs nettement plus prolifiques que le brochet. Enfin, leur reproduction n'est pas inféodée à la présence de végétaux aquatiques et leurs zones de reproduction sont peu sensibles aux variations du niveau d'eau

Le Black-bass

Carnassier

Le sandre (Stizostedion lucioperca), quant à lui, semble mieux adapté que le brochet aux conditions actuelles du milieu. Ce poisson, originaire d'Europe de l'Est et introduit sur le bassin de la Vilaine dans les années 50, fait l'objet d'une pression de pêche importante de la part des pêcheurs amateurs, mais aussi des pêcheurs professionnels

 

 

 

Le Silure glane

Silure

 

Le silure glane (Silurus glanis) est plutôt un poisson d'eau profonde et s'il est apparu sur l'Aff, à la Gacilly dans les années 90, c'est principalement sur l'Oust aval et la Vilaine aval qu'on le retrouve aujourd'hui, ces cours d'eau lui proposant des conditions plus adaptées. Peu péché, il n'est pas rare à l'occasion de capturer des sujets pouvant atteindre les 30 kg.

 

 

 

 

(1)-Histoire des marais

 

 



Copyright © 2024 · Tous droits réservés · Glénac.com