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Chauves-Souris ou Chiroptères - Histoire de Glénac

 

La Réserve de Glénac : Un Sanctuaire pour les Chauves-Souris en Bretagne

Sanctuaire pour les Chauves -souris

I. Introduction : Les Chauves-Souris, Indicateurs de Biodiversité

    • Présentation des chauves-souris (chiroptères) : seuls mammifères volants, insectivores, écholocation.
    • Dépendance des chauves-souris aux abris : importance des gîtes d'hibernation et de reproduction.
    • Menaces pesant sur les populations : agriculture intensive, destruction des habitats, pesticides
    • Importance de la protection : espèces protégées en France et en Europe (Directive Habitats).
    • Les chauves-souris bretonnes : 21 espèces, indicatrices de la qualité de l'environnement.

     

II. La Réserve de Glénac : Historique et Description

    • Création de la réserve en 1989 par Bretagne Vivante SEPNB.
    • Ancienne mine de fer : un site majeur pour les chauves-souris au niveau régional.
    • Description du site : puits, galeries, végétation particulière.
    • Protection du site : arrêté préfectoral de protection de biotope (1992), convention de gestion, installation de grilles.
    • ôle de Bretagne Vivante SEPNB et du Groupe Mammalogique Breton (GMB).

    reserve

III. Glénac : Un Site d'Hivernage Crucial

    1. Importance du site pour l'hibernation : plus de 300 chiroptères
    2. Diversité des espèces : 12 espèces recensées sur les 19 présentes en Bretagne.
    3. Présence d'espèces prioritaires de la directive Habitat (6 espèces).
    4. Espèces présentes : Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Grand Murin, Murin à Oreilles échancrées, Murin de Bechstein, Barbastelle, Murin de Natterer, Murin à Moustaches, Murin de Daubenton, Oreillard roux, Sérotine commune et Pipistrelle commune.

    Photo des Chauves-Souris -

Après 10 années de suivis, on constate que les effectifs sont variables d'une année à l'autre selon les facteurs climatiques. Toutefois la protection et la mise en place d'une grille assurent une tranquillité aux chauves-souris et stabilisent les populations au cours d'un même hiver. Le grand rhinolophe, très sensible, peut quitter les gîtes d'hivernage après des dérangements.

Les faibles effectifs notés dans la réserve lors des hivers particulièrement doux peuvent être expliqués par la présence d'autres gîtes peu éloignés. Beaucournu (1962) signale· que le grand rhinolophe effectue des déplacements peu importants et relève une moyenne de 23,5 km pour 107 reprises dans l'ouest de la France. Une femelle baguée le 25 janvier 1958 à Glénac a été contrôlée au mois de mai de la même année à Renac, soit à 11 km. Cette référence est la seule donnée de baguage publiée pour la Bretagne (Beaucoumu 1962).

Mis à part la présence de quelques mâles, la réserve n'est pas occupée en été. Un site de reproduction est découvert, en 1998, dans une vieux bâtiment du village voisin. La colonie est composée d'une dizaine de femelles.

Le petit rhinolophe (Rliinolophus ltipposideros) :

  • la réserve est primordiale pour le petit rhinolophe. Pendant l'hiver 97/98, les galeries de l'ancienne mine de Glénac ont accueilli plus de 50 % de la population recensée en Bretagne pendant cette période. Cette espèce en déclin au niveau européen peut occuper toutes les galeries de la réserve ainsi que les puits. On a ainsi découvert des petits rhinolophes à 15 mètres de profondeur. Bien qu'ils soient variables d'un hiver à l'autre, les effectifs semblent en augmentation.
  • Les chiffres les plus importants ont été notés au cours des 2 derniers hivers: 28 individus le 7/02/98, 23 le 22/1 1/98. Fidèles à leurs gîtes, certains individus ont été observés plusieurs années de suite au même endroit. L'espèce ne se reproduit pas dans la réserve. Un manoir situé à quelques kilomètres est occupé par plusieurs individus en été (Ros, corn. pers.) située à 11 km, également protégée par un arrêté préfectoral de protection de biotope. Cette colonie est composée de 49 femelles en 1998 (SEPNB 1998) et de 55 en 1999 (Choquené, inédit).
  • La majorité des femelles et des jeunes doit probablement rejoindre la réserve de Glénac pour hiverner. D'autres individus, mâles compris, sont probablement originaires de sites d'estivage plus éloignés. Beaucoumu (1962) signale un déplacement moyen de 26,3 km. Toutefois, un mâle capturé et bagué à Glénac le 25 janvier 1958 a été repris l'année suivante dans la Sarthe, soit un déplacement vers l'est de 146 km (Beaucournu 1962) .

 

Le murin de Daubenton (Myotis daubentom) :

  • il occupe régulièrement les cavités de la réserve en hiver et plus particulièrement la grande galerie qui est la plus humide. Il se réfugie dans les fentes qui sont nombreuses. On l'observe également suspendu le long des parois souterraines. Beaucournu (1963) le signale comme relativement commun en 1958. La population hivernante actuelle semble beaucoup plus modeste. Le maximum recensé est de 17 individus .
  • La présence de l'espèce au printemps a été notée plusieurs fois dans les galeries. Notamment, un groupe de 24 murins le 3 mai 1991 à 144 m à l'intérieur de la galerie n°6..
  • La reproduction qui pourrait s'effectuer dans des cavités d'arbres n'a pas été notée dans la réserve.
  • Il est important de signaler que l'espèce est très présente le long de !'Oust et dans le Mortier de Glénac situés à quelques centaines de mètres. Les terrains de chasse y sont abondants.

Le murin à moustaches (Myotis mystacinus)

  • bien que les effectifs soient relativement modestes, le murin à moustaches est en progression dans la réserve. La tranquillité du site et le creusement de fentes dans les galeries lui semblent profitables. La population hivernante est passée de 6 à 22 individus en 10 ans.
  • L'espèce, peu frileuse, est pratiquement toujours recensée à l'entrée des cavités. On trouve certains individus dans le tunnel ou le long des parois surplombant les galeries au milieu de l'hiver.
  • Le murin à moustaches n'est observé qu'en période hivernale dans la réserve.

Le murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) :

  • La création de la réserve a certainement été profitable à ce murin. Avec seulement 2 observations d'individus isolés avant 1991, l'espèce était quasiment absente dans les galeries. Depuis, le murin à oreilles échancrées est présent chaque hiver avec un maximum de 14 individus
  • La réserve semble être l'un des 2 principaux sites d'hivernage connus pour l'espèce en Bretagne. L'autre site important se situant dans une cave sur les bords de la Rance (Gaudu, corn. pers.).

Le murin de Natterer (Myotis naterreri) :

  • Cette espèce arboricole est observée presque tous les hivers. Le maximum est de 3 individus en 1995. Les galeries de la réserve constituent une zone refuge lors des périodes particulièrement froides.

Le murin de Beichstein (Myotis beicllsteim) :

  • ayant également des mœurs arboricoles, le murin de Beichstein est occasionnel dans les galeries de la réserve en hiver, Il semble que la situation était identique ·il y a une quarantaine d'années. Beaucoumu (1962)signale l'observation de 3 individus en trois années de prospection.
  • En dix ans, nous n'avons effectué que 8 observations d’un à deux individus. Ces animaux se cachent principalement dans un trou de mine, déjà signalé par Beaucoumu (corn. pers.).

La barbastelle (Barbaste/la barbastella) :

  • Espérée depuis plusieurs années, cette espèce a été observée pour la première fois le 17 novembre 1997. Ce sont 2 individus qui sont observés ce jour-là dans un nichoir. Une barbastelle est à nouveau présente en 1998..
  • Cette chauve-souris est la 6ème espèce inscrite à l'Annexe 2 de la Directive Habitat notée dans la réserve.

L'oreillard roux (Plecotus auritus) :

  • La pose de nichoirs a été profitable à cette espèce. Avant 1994, un seul oreillard non déterminé avait été observé. La mise en place de 5 nichoirs au cours du printemps de cette même année, a permis d'observer pour la première fois un oreillard roux. Depuis, cette chauve-souris est observée chaque année dans l'un des 3 nichoirs placés au-dessus des galeries n°1 et 2.

La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) :

  • c'est encore dans un nichoir, que la chauve-souris la plus commune de Bretagne a été observée. Anthropophile, la pipistrelle utilise peu les cavités souterraines pour hiverner. Par contre, les nichoirs lui semblent favorables

La Sérotine commune (Eptesicus seroti11us) :

  • cette chauves-souris est peu courante dans les souterrains. L'observation d'un individu le 14 décembre 1991 dans une galerie est plutôt anecdotique

Le grand murin (Myotis myotis) :

  • la réserve de Glénac et son réseau de galeries constituent l'un des principaux sites d'hivernage pour le grand murin en Bretagne. La population bretonne recensée est de 600 à 700 individus (Choquené et Ros 1998).
  • La population semble relativement stable depuis la création de la réserve en 1989, seuls les hivers 93/94 et 98/99 sont en dessous de la centaine d'individus. Le chiffre de 175 grands murins noté le 19 décembre 1992 est exceptionnel et constitue un record en Bretagne depuis 1985.
  • L'espèce occupe presque toutes les cavités souterraines. Les regroupements les plus importants sont relevés dans les galeries n°2 et n°6. Certains groupes peuvent être composés de 70 individus.
  • Le site est déserté par le grand murin en été. Quelques colonies de reproduction sont connues à moins de 20 km de la réserve dont l'église de Renac (26).

 

IV. Déclin et Stabilisation des Populations

    • Diminution des effectifs : comparaison avec les données historiques (Beaucournu, 1963 : 1000 Grands Rhinolophes).
    • Le Grand Rhinolophe : une espèce emblématique en déclin
    • Impact positif de la création de la réserve : stabilisation ou augmentation des effectifs pour certaines espèces.
    • Facteurs de déclin : insecticides, traitement des charpentes, destruction du bocage, dérangements.

V. Mesures de Conservation et Améliorations

    1. Aménagements réalisés : fermeture des galeries, recreusement de fentes, installation de nichoirs.
    2. Nécessité de surveillance continue et de nettoyage du site.
    3. Améliorations envisagées : installation de nouveaux nichoirs, rénovation de bâtiments, création d'un gîte de substitution pour les grands rhinolophes

VI. Conclusion : Un Engagement Continu

    • La réserve de Glénac, un exemple de conservation nécessitant un suivi constant.
    • Importance pour le maintien de la biodiversité et comme indicateur de la qualité de l'environnement.
    • Nécessité de poursuivre les inventaires et les études sur d'autres groupes faunistiques.
    • Menaces récentes : quasi-disparition des grands rhinolophes en 2006 due à la surfréquentation humaine, nécessité de consolider la grille.

Sources

  • (26) Guy-Luc Choquené
  • [27] Bretagne Vivante.org
  • [28] Auteur Choquené-Archives Vannes IB34

 

 

 



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