Photo panoramique coiffes -

 

Les Coiffes - Histoire de Glénac

Histoire de la coiffe bretonne : un héritage riche et ancien

  • Le port de linge de tête a été attesté au Moyen-Âge chez les femmes bretonnes. Toutefois, la coiffe a commencé à se développer au XVe siècle. L’ajout de cette pièce était autrefois lié à la religion ainsi qu’aux normes sociales. La mode, les évènements historiques et les dynamiques sociales ont ensuite contribué à son évolution au fil des siècles. En complétant le costume traditionnel de la femme bretonne, elle a non seulement suivi les grandes lignes de l’histoire de la Bretagne, mais également la marche des traditions locales. Cette pièce d’apparat pour femme a conservé sa fonction symbolique jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs, on la retrouve toujours sur les photos ou images représentatives de la Bretagne.
  • Les coiffes pour femme ont une origine médiévale et sont en conformité avec les prescriptions religieuses. Marquant la pudeur, elles se répandent dans toute l’Europe et se sont rapidement distinguées par leurs spécificités régionales en Bretagne. Les coiffes ont pris des formes complexes et adopté des ornements en dentelles à partir du XVIe siècle. L’évolution de ces pièces a été notamment influencée par les guerres, les changements de régime, les révolutions religieuses et l’essor du catholicisme
  • La coiffe était surtout un code social en Bretagne rurale. Elle permettait de deviner l’âge de la femme, sa situation matrimoniale et sa condition économique. Par exemple, une coiffe noire et simple était portée par une veuve dans certaines régions. Une jeune fiancée optait pour une coiffe blanche et volumineuse, tandis qu’une coiffe fine et discrète était dédiée à une simple domestique

Coiffes de Launay -

Coiffes de Glénac -

I. La diversité et la description des coiffes

  • On recense quatre spécimens de coiffes, chacune ayant ses particularités et son usage.
    la coiffe ancienne, confectionnée en mousseline, était en usage dans les communes de La Gacilly, Glénac, Cournon, Carentoir et Quelneuc.
  • la coiffe ancienne de mariée, réalisée en tulle brodé, également portée dans ces mêmes communes.
  • La coiffe actuelle, elle aussi en tulle brodé, est aujourd’hui portée par les jeunes élégantes de la région, toujours dans les communes de La Gacilly, Glénac, Cournon et Carentoir. Ces coiffes se retrouvent dans de nombreuses communes du Morbihan, telles que Réminiac, Tréal, Carentoir, Quelneuc, Saint-Nicolas-du-Tertre, La Gacilly, La Chapelle Gaceline, Saint-Martin-sur-Oust, Les Fougerêts, Cournon, Glénac, Saint-Laurent-sur-Oust, Saint-Congard, Saint-Gravé, Rochefort-en-Terre, Pluherlin, Malansac, Caden, Peillac, Saint-Vincent-sur-Oust, Saint-Jacut-les-Pins, Saint-Perreux, Saint-Jean-la-Poterie, Saint-Gorgon, Allaire, Béganne, Rieux .

II. La symbolique sociale et culturelle des coiffes

Mariage aux Cocuauds à  Glénac --

  • Les coiffes étaient un symbole fort de l’appartenance à la Bretagne et à une microrégion spécifique. À Glénac, la coiffe reprenait les codes de la région vannetaise ou du pays de Redon, marquant ainsi la frontière culturelle entre le monde bretonnant et le pays gallo. Porter la coiffe, c’était affirmer son enracinement dans une tradition locale et familiale.
  • Expression de l’identité bretonne
  • Les coiffes étaient un symbole fort de l’appartenance à la Bretagne et à une microrégion spécifique. À Glénac, la coiffe reprenait les codes de la région vannetaise ou du pays de Redon, marquant ainsi la frontière culturelle entre le monde bretonnant et le pays gallo. Porter la coiffe, c’était affirmer son enracinement dans une tradition locale et familiale.
  • Différenciation sociale et statutaire
  • La forme, la taille, la finesse de la dentelle et la richesse des ornements variaient selon l’âge, la situation familiale (jeune fille, femme mariée, veuve) ou encore la condition sociale. Les jours de fête, les coiffes étaient plus élaborées, tandis que les modèles quotidiens restaient sobres, ce qui traduisait le respect des hiérarchies et des rites sociaux locaux.
      • Par exemple, le statut d’une femme se lisait à travers sa coiffe :
  • Coiffe de Jeune Fille -
  • Jeune fille : coiffe légère, souvent plus simple et moins ornée, parfois portée sans guimpe ou avec un petit nœud discret. Les cheveux pouvaient être plus visibles, signe de jeunesse et de disponibilité.
  • Femme mariée : coiffe plus élaborée, avec des broderies plus riches ou une guimpe bien amidonnée. Le chignon était souvent plus strict, bien tiré, et la coiffe bien ajustée, parfois accompagnée d’un petit bijou ou d’un ruban spécifique
  • Veuve : coiffe de deuil, souvent noire ou blanche mais sans ornement. Le tissu était plus sobre, sans dentelle ni broderie. Elle pouvait être portée pendant plusieurs mois, voire un an, selon les coutumes locales
    • Ces codes étaient connus de tous dans la communauté : en un coup d’œil, on savait si une femme était à marier, engagée ou en deuil. C’est fascinant de voir à quel point le vêtement pouvait parler à la place des mots.
Mutilation de la coiffe primitive.
  • Création de cinq types
    • 1° La visagière avec ses ailerons ;
      2° Le capuce, se prolongeant en camail ; celui-ci élargi par les deux petites sections triangulaires pour protéger les épaules.
        • Deux genres de variations ont modifié ces parties :
          L'un, radical, brusque, motivé par une nécessité d'accommodation pour les travaux, a retranché l'une, ou plusieurs de ces parties ; trois nouveaux types de coiffes se sont ainsi créés.

Mutilation de la Coiffe -

 
Coiffes de Bretagne
  • Le camail était trop lourd pour les labeurs des champs on l'a coupé. Trop long, les ailerons de la pêcheuse, quand, à mi-corps dans l'eau, elle capturait les crustacés : ces ailerons ont été diminués de moitié. Pour l'artisane, à l'étroit dans sa boutique, ces ailerons étaient une gène : elle les a coupés. L'autre genre, lent et continu, régi par le seul caprice féminin, exerçant son action sur chacune des parties conservées à la coiffe, a déterminé par ses agencements et ses ornements, dans chacun de ses types, des variétés à l'infini.
  • Le premier genre de variation a conservé, à la coiffe, son caractère de vêtement de tête. Le second en a fait un ornement de la chevelure.
  • Les trois types de coiffes créés pour la commodité du travail ont conservé la forme monacale. Les caprices de la mode ont déterminé quelques dispositions originales, esthétiques, parmi un grand nombre burlesques et ridicules.
  • Les coiffes bretonnes qui ont conservé leurs caractères primordiaux comprennent cinq types :
    1. La coiffe primitive (supellinen), avec visagière à ailerons, capuce et camail ;
    2. La même coiffe, sans camail ;
    3. La coiffe des ports de mer, à demi-ailerons ;
    4. La coiffe artisane, sans camail, ni ailerons ; Ces quatre types créés par la jonction du voile au capuce
    5. la coiffe de gala, transformation directe du voile.

Toutes les coiffes actuelles, quels que soient leurs dispositions, leurs agencements, leurs ornements, l'amplitude de certaines de leurs parties, ou leur atténuation, se classent dans ces cinq types.

Coiffes de Glénac et des Alentours -

III. Le rôle des coiffes dans la transmission et la vie communautaire

  • La confection des coiffes nécessitait une grande maîtrise du travail du tulle, de la broderie et de la dentelle, souvent transmise de mère en fille. Ce savoir-faire artisanal était un pilier de la culture locale et un motif de fierté collective.
  • Les coiffes accompagnaient les grandes étapes de la vie (baptêmes, mariages, funérailles) et rythmaient le calendrier religieux et festif. Elles étaient un marqueur visuel lors des pardons et processions, renforçant la cohésion sociale et la visibilité de la communauté de Glénac au sein du Morbihan.
  • En résumé, les coiffes de Glénac étaient le reflet tangible de la culture locale : elles exprimaient l’attachement au territoire, la place de chacun dans la société, la transmission des traditions et l’importance des rituels collectifs.

IV. Constitution religieuse de la nationalité bretonne ;

  • Son influence persistante. — Variation du costume, correspondant avec les circonscriptions ecclésiastiques.

Le caractère religieux acquis para la coiffe bretonne vers le XIème siècle, se trouve en corrélation avec l'esprit même donné à la nationalité par ses fondateurs trois ou quatre siècles auparavant.

Les centres ethniques, les anciens plous, qui ont constitué la nationalité bretonne, ont été créés sous la seule influence des moines bretons insulaires. Pendant que les chefs militaires des émigrations successives veillaient, dans leur forteresses et leurs Lez, à la sauvegarde de la colonie naissante, les chefs religieux groupaient, autour de leurs oratoires et de leurs cellules la population émigrée et les peuplades armoricaines errantes, sans lois, sans gouvernement. Ils faisaient l'union entre ces peuples d'origines différentes, en pourvoyant à leurs moyens d'existence, par l'exemple de leur travail et par une organisation nouvelle

souvenir de cette origine est toujours vivant, en Basse-Bretagne. — « Nous sommes venus d'Angleterre avec les Saints », — dit une tradition très répandue dans le Cap-Sizun.

Sous la féodalité, qui a pesé lourdement sur le peuple, les chefs militaires ont perdu leur premier prestige : leur rôle était terminé avec la dernière incursion saxonne.

Mais l'action des moines insulaires s'est maintenue par les monastères, les prieurés, et, plus tard, le clergé séculier. La population a vu, en ceux-ci, les continuateurs de l'oeuvre de leurs premiers chefs religieux, et les paroisses ont voué à leurs chefs ecclésiastiques la même confiance, la même obéissance, la même vénération que les anciens plous aux moines des émigrations.

Rien d'étonnant alors que l'influence religieuse qui a présidé à la constitution de la nationalité se soit exercée, sans interruption, sur la vie, les mœurs, le costume de la population rurale. Les sermons des prêtres bretons ont certes beaucoup contribué au maintien du caractère religieux de la coiffe bretonne qui est manifeste surtout dans la large visagière qui a remplacé le voile.

Mais la coiffe bretonne n'a pas tardé à se modifier. La femme à défaut de miroir, se mirant dans l'eau, a deviné qu'en agençant sa coiffe autrement que ne le faisaient les femmes des paroisses voisines, elle donnait à son visage, un agrément différent. Un lacet plus serré ; un pli à la base du capuchon ; une épine ou une arête de poisson, — ces épingles primitives, — autrement placées ; les ailerons relevés au-dessus de la tête, rejetés sur le dos, ou resserrés au menton, changeaient complètement le caractère de la coiffure.

Chaque paroisse adoptait un agencement spécial de la coiffe. C'est ainsi qu'actuellement encore, avec la même coiffe, la femme de Beuzec-Cap se différencie de celle de Goulien, paroisse limitrophe, celle d'Elliant, des femmes de Saint-Evarzec et de Tourc'h ; la bigouden de Plomeur, de celle de Saint-Jean-Trolimon.

Plus tard, les plous et paroisses, ont été réunis en doyennés formant de nouvelles entités ethniques, plus étendues. Dans ces nouveaux groupements, les communications, les usages, les moeurs, les costumes se sont unifiés. Si bien qu'aujourd'hui chaque type de coiffe et de costume se trouve groupé dans les paroisses composant autrefois chacun de ces doyennés. Nous citerons pour exemple, le territoire de Quimper, ville siège de l'Evêché, s'étendant jusqu'au delà de Trégourez, avec ses coiffes, au large sommet renforcé d'une barre de bois, ou d'un ourlet ; puis le doyenné du Cap-Caval, avec la coiffe à bec, la bigouden ; comme aussi le Pagus-Cap-Sizun, avec la cape primitive seulement allégée du camail.

On doit donc admettre que chaque type de coiffe correspond aux territoires des anciens doyennés ; que les paroisses de chacun de ces doyennés possèdent la même coiffe, mais avec un agencement différent : déplacement d'une épingle ; lacets de la coiffe noués sous le chignon (Brest, Lesneven, etc.) ; ou formant rosette au sommet de la tête (Pomponne de Pont-Croix

 

Conclusion
  • les coiffes due Glénac sont bien plus que de simples éléments du costume traditionnel. Elles témoignent d’un riche héritage historique, social et culturel. Elles expriment l’attachement au territoire, la place de chacun dans la société, la transmission des traditions et l’importance des rituels collectifs. Aujourd’hui encore, elles demeurent un symbole vivant de l’identité bretonne, célébré lors des grands rassemblements festifs de la région .

 

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